cotisations
Question de :
M. Jacques Pélissard
Jura (1re circonscription) - Rassemblement pour la République
M. Jacques Pélissard appelle l'attention de Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'évolution de l'interprétation faite par les URSSAF de la pratique de l'abattement des 10 % pour frais professionnels. Certaines URSSAF informent à l'heure actuelle les entreprises qu'à compter du 1er avril 1998, l'assiette minimum de cotisations en cas de pratique d'abattement de 10 % sera égale au salaire conventionnel applicable pour chaque salarié. Cette approche de l'assiette des cotisations de sécurité sociale en l'espèce se fonde sur un arrêt de la Cour de cassation du 8 juin 1998 précisant « qu'un employeur tenu par un salaire conventionnel ne peut s'exonérer de l'appliquer pour acquitter les charges sociales patronales ou salariales sur une assiette équivalente au SMIC, plutôt que la référence au salaire minimum conventionnel ». De même, il ressort à la lecture d'un arrêt du 13 février 1974, confirmé le 21 juillet 1986, que « lorsque la convention collective prévoit un salaire minimum, l'assiette des cotisations doit être au moins égale à ce minimum conventionnel, augmenté de tout élément de rémunération prévu par la convention collective ». Or, les URSSAF avaient jusqu'à l'heure actuelle admis par tolérance la référence au SMIC pour établir l'assiette minimum des cotisations de sécurité sociale en cas de pratique de l'abattement de 10 % pour frais professionnels. Aussi, cette nouvelle interprétation ne manquera pas de se traduire en termes de baisse du pouvoir d'achat des salariés et d'augmentation des charges patronales. Alors que nombre d'entreprises vont déjà être pénalisées par une augmentation prévisible du coût du travail due au projet de loi réduisant la durée légale hebdomadaire de travail à 35 heures, probablement adoptée définitivement, cette application des règles concernant l'abattement de 10 % pour frais professionnels risque elle aussi de nuire à leur compétivité, au détriment de leur développement voire de leur pérennité, et donc de l'emploi. Il souhaite donc savoir dans quelle mesure les craintes en l'espèce sont justifiées et connaître les intentions du Gouvernement afin d'éviter aux entreprises, notamment petites, moyennes et artisanales, d'être pénalisées par l'évolution de l'approche de l'assiette minimum de cotisations de sécurité sociale dans la pratique de l'abattement de 10 % pour frais professionnels.
Auteur : M. Jacques Pélissard
Type de question : Question écrite
Rubrique : Sécurité sociale
Ministère interrogé : emploi et solidarité
Ministère répondant : emploi et solidarité
Dates :
Question publiée le 23 mars 1998
Réponse publiée le 26 octobre 1998