Question de : M. Christian Cuvilliez
Seine-Maritime (11^e circonscription) - Communiste

M. Christian Cuvilliez attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur la situation financière de l'agence de presse AFP. Une mission d'évaluation sur le fonctionnement, la santé financière et le statut de l'AFP est en cours auprès de vos services, à la suite d'une demande du ministère de la culture et de la communication. Au-delà de son rayonnement et de son apport informationnel, journalistique, culturel, l'AFP, avec ses 165 implantations de par le monde, représente à l'heure des mouvements de concentration sur les marchés de la communication, un enjeu extrêmement particulier. L'AFP est un maillon important des savoirs et de leur diffusion. Hier déjà et aujourd'hui plus que jamais, l'agence doit opérer les innovations tant technologiques que commerciales pour pouvoir répondre rapidement aux nouveaux besoins d'informations et aux capacités démultipliées qu'offrent désormais les nouvelles technologies. Société unique en son genre par son statut juridique, ni capital, ni actionnaire, fonctionnant à l'équilibre, elle pose le problème aujourd'hui de l'apport de moyens financiers nouveaux pour opérer cette mutation tout en gardant son statut, donc son indépendance. L'explosion des services en ligne, des informations disponibles notamment via Internet, nous fait entrer à grande vitesse dans l'ère de la sur-information. Il est indéniable que les agences, en particulier l'AFP, doivent opérer à la place qui est la leur dans les médias, un virage pour devenir un des médias de l'avenir en s'inventant un nouveau rôle. Il s'agit pour elle d'apporter une valeur ajoutée qui corresponde et alimente ses missions traditionnelles à savoir le classement, l'organisation, l'aide à la sélection, et cela en se préservant de toutes pressions ou influences, qu'elles soient politiques, financières ou économiques ! En conséquence la mission d'évaluation travaille-t-elle avec l'esprit de préserver son statut tout en lui apportant les marges de manoeuvres budgétaires nécessaires pour mettre en chantier les innovations de développement attendues par les personnels ? Un fonds de modernisation, à l'image de celui existant pour la presse, ne peut-il être envisagé avec les partenaires, utilisateurs de l'AFP ? Et enfin, pour donner un peu d'oxygène dans le court terme, ne serait-il pas intéressant de répondre par l'affirmative à la proposition de moratoire du prêt de l'Etat de 90 millions de francs attribué dans le passé ?