plans de prévention des risques
Question de :
M. Philippe Duron
Calvados (1re circonscription) - Socialiste
M. Philippe Duron appelle l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur la question de l'évaluation des risques d'inondations dans le cadre des plans de prévention des risques. Depuis 1994, le Gouvernement a mis en oeuvre près de 1 000 plans de prévention qui doivent permettre de mieux protéger les biens et les personnes. Le plan de prévention des risques « inondations » de la basse vallée de l'Orne, qui concerne 20 communes de l'agglomération caennaise, a été prescrit en 1995. Il en est actuellement au stade de la concertation avec les collectivités locales. D'ores et déjà, il apparaît que le projet soulève de réelles inquiétudes liées à la classification des secteurs inondables selon un aléa allant de « faible » à « très fort ». A l'évidence, les inondations de plaines en régime climatique océanique ne présentent pas de danger manifeste pour l'homme, dans la mesure où la montée des eaux s'effectue lentement, ce qui permet, grâce notamment à un système d'annonce des crues de plus en plus performant, de prendre des précautions afin de préserver les habitants et de limiter les dommages matériels. Un tel classement de l'aléa pose problème quant à l'évaluation du patrimoine immobilier et fait également craindre une augmentation lourde du coût des polices d'assurance. Il peut en outre être source de confusion : un risque classé « très fort » peut en effet laisser penser que l'aléa est comparable aux catastrophes que l'on peut observer dans des régions dont le régime climatique est plus contrasté, comme par exemple un climat de type méditerranéen. La circulaire interministérielle du 24 janvier 1994 note d'ailleurs très clairement la distinction à opérer entre les zones de plaine et les zones soumises à des crues torrentielles ou au ruissellement pluvial urbain. En l'absence d'instructions complémentaires, il y a lieu de penser que les services de l'Etat vont établir un classement de l'aléa pour chaque plan de prévention des risques. En conséquence, il lui demande s'il ne lui semble pas opportun d'envisager une mise en cohérence des évaluations des risques au plan national et d'élaborer, avec le concours de scientifiques, une véritable échelle des risques, comparable à ce qui existe en matière de sismicité.
Auteur : M. Philippe Duron
Type de question : Question écrite
Rubrique : Sécurité publique
Ministère interrogé : aménagement du territoire et environnement
Ministère répondant : aménagement du territoire et environnement
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 22 juin 1998
Dates :
Question publiée le 13 avril 1998
Réponse publiée le 29 juin 1998