Question écrite n° 13115 :
politique de la recherche

11e Législature

Question de : M. Georges Sarre
Paris (6e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert

M. Georges Sarre attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur certains problèmes du secteur français de la recherche. Il se soucie d'abord de l'expatriation persistante, depuis quelques années, de nombreux ingénieurs et chercheurs français, trop souvent confrontés dans notre pays, semble-t-il, à un déficit d'opportunités professionnelles attrayantes et stable, une approche frileuse du financement des technologies émergentes et une gestion étonnamment bureaucratique des carrières au sein des grands organismes publics de recherche. A cet égard, comment ne pas déplorer que les règles de limite d'âge du CNRS aient contraint le professeur Montagnier, codécouvreur du virus du Sida, à une mise à la retraite d'office le conduisant à s'expatrier aux Etats-unis pour poursuivre ses recherches ? Comment comprendre également, pour citer un autre exemple illustre, que le physicien Jean-Paul Briand dût se tourner vers la Sillicon Valley américaine - qui accueille déjà quelque 40 000 ingénieurs et chercheurs français - pour financier une innovation en passe de révolutionner tout le secteur informatique, soit un marché de 100 milliards de dollars, dominé par les Etats-Unis ? Il se préoccupe également des observations du récent rapport sur L'innovation et la recherche technologique en France, qui fait notamment état d'un couplage amont (recherche fontamentale) aval (applications industrielles) peu performant, de l'insuffisance des investissements en capital risque et de la concentration excessive des financements publics sur un nombre limité de groupes industriels et de secteurs. En définitive, si notre pays maintient son rang dans la recherche fondamentale autour de remarquables pôles d'excellence, la performance de la France en recherche appliquée est ainsi considérée comme décevante, notamment dans les secteurs de l'informatique et des biotechnologies, moteurs de la révolution technologique actuelle. Il s'inquiète enfin de la récente déclaration d'intention du Conseil européen des ministres de la recherche, qui prévoit pour la première fois, dans la perspective du prochain programme-cadre (1998-2002), de réduire les moyens de la recherche européenne de 500 millions d'écus (3,5 milliards de francs) en termes réels, au risque de porter atteinte à ces leviers majeurs d'innovation que constituent, pour notre pays et ses partenaires, les réseaux européens de coopération scientifique et technologique. Au regard de tous ces éléments, il lui demande donc comment, selon quels axes et avec quels moyens, le gouvernement entend renforcer les capacités du secteur de la recherche, dont dépend en grande partie la place de la France dans l'économie mondiale, son audience internationale et sa capacité de projection dans l'avenir. Il lui demande également de préciser sa position quant à l'intention du Conseil européen dont il fait partie de réduire (contrairement aux voeux de la Commission européenne) le financement des programmes de recherche communautaires, dans lesquels nos grands instituts de recherche publics sont fortement engagés.

Données clés

Auteur : M. Georges Sarre

Type de question : Question écrite

Rubrique : Recherche

Ministère interrogé : éducation nationale, recherche et technologie

Ministère répondant : éducation nationale, recherche et technologie

Dates :
Question publiée le 13 avril 1998
Réponse publiée le 21 décembre 1998

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