Question écrite n° 13473 :
Algérie

11e Législature

Question de : M. Christian Franqueville
Vosges (4e circonscription) - Socialiste

M. Christian Franqueville souhaite attirer l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la dégradation de la situation en Algérie. Il ne lui semble pas acceptable que notre nation autrefois fière de son message à vocation universelle se désengage aussi dramatiquement d'un pays dont elle eut par le passé à conduire le destin. Le sort des Algériens doit bel et bien nous émouvoir et cela d'un triple point de vue. En premier lieu, au nom de l'humanisme le plus élémentaire qui commande de ne pas rester insensible à ces meurtres impunis dans lesquels des femmes, des enfants, des vieillards, en un mot des êtres faibles, sont les victimes désignées. En second lieu, parce que notre silence sur ce drame équivaut à un aveu d'impuissance en face de la montée du fanatisme en général et de l'intégrisme religieux en particulier. En dernier lieu, parce qu'il est impossible de considérer qu'on veuille restreindre l'immigration si on ne lutte pas, du même coup, contre les causes qui la suscitent. Plus on se tait, plus la France meurt, tout au moins dans sa capacité à réguler l'influence grandissante des Etats-Unis. La France et ses partenaires européens doivent faire mieux qu'impulser quelques enquêtes d'experts étroitement surveillés par l'autorité militaire. Ils doivent pousser les Nations Unies à l'adoption d'une grande enquête internationale que des délégués des pays membres seront chargés de conduire. C'est de cette logique et de nulle autre que la France pourra échapper à la suspicion d'ingérence dans les affaires algériennes qui pèse sur elle chaque fois qu'elle s'intéresse au sort des Algériens. Il aimerait connaître sa position sur cette question.

Données clés

Auteur : M. Christian Franqueville

Type de question : Question écrite

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères

Dates :
Question publiée le 27 avril 1998
Réponse publiée le 6 juillet 1998

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