politique à l'égard des rapatriés
Question de :
M. Georges Sarre
Paris (6e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert
M. Georges Sarre attire l'attention de Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité sur la situation des harkis et plus précisément sur l'annonce faite le 21 avril dernier de mesures concrètes propres à prendre en compte leur situation. Les rapatriés d'origine nord-africaine et leurs enfants souffrent encore aujourd'hui de l'occultation de leur passé et ne se remettent toujours pas des conditions hostiles qui ont entouré leur accueil sur le sol de France. Les séquelles psychologiques sont réelles et profondes. Elles ont pesé et pèsent encore lourdement au plan individuel et collectif. Trop de jeunes souffrent ainsi d'une absence de socialisation, en milieu professionnel notamment. Il y a une priorité absolue de reconnaître la dette contractée à l'égard des anciens membres des formations supplétives et, partant, à l'égard de leurs descendants tant au regard des services rendus que des sacrifices consentis. Depuis la fin de la guerre d'Algérie, on ne compte plus les plans gouvernementaux en faveur des anciens harkis et de leurs familles. Mais tous ces plans ont la même caractéristique : ils sont bâtis à la hâte, sous la pression parfois violente des intéressés, et dès que la communauté harki retrouve son calme, parce qu'elle croit voir le fin de son interminable tunnel, le plan « nouveau » rejoint les plans « anciens » dans la fosse commune des enterrements administratifs. C'est pourquoi, il espère que le Gouvernement mobilisera cette fois-ci les moyens d'une véritable réparation matérielle qui soit cohérente et pérenne. Il espère par ailleurs que le Gouvernement envisagera, enfin, les modalités d'une manifestation symbolique propre à offrir une réhabilitation morale officielle et d'ampleur nationale à ces oubliés de l'histoire.
Auteur : M. Georges Sarre
Type de question : Question écrite
Rubrique : Rapatriés
Ministère interrogé : emploi et solidarité
Ministère répondant : emploi et solidarité
Dates :
Question publiée le 8 juin 1998
Réponse publiée le 3 mai 1999