Question écrite n° 16011 :
programmes

11e Législature

Question de : M. Jean-Claude Mignon
Seine-et-Marne (1re circonscription) - Rassemblement pour la République

M. Jean-Claude Mignon appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la nécessité d'une reconnaissance de la langue des signes française, en tant qu'option de langue aux épreuves du baccalauréat, au même titre que les langues étrangères, régionales ou anciennes, ainsi que la possibilité pour les élèves de la choisir en seconde langue vivante en classe de quatrième. Aujourd'hui encore, beaucoup d'établissements scolaires spécialisés n'offrent pas ou peu la possibilité d'apprendre la LSF. Il est important de souligner que plus de 95 % des enfants sourds et malentendants sont issus de parents entendants et que, de ce fait, l'apprentissage des signes est difficile en dehors du système éducatif. Contrairement aux idées reçues, tous les sourds ne maîtrisent pas la LSF et connaître quelques signes n'est pas maîtriser cette langue. A partir de la quatrième, les enfants sourds ont un enseignement quadrilingue : français, première langue vivante, seconde langue vivante et enfin LSF. Ceci est beaucoup trop lourd et il semble absurde d'apprendre une troisième langue vivante à transmission orale à des enfants sourds dont le handicap essentiel est celui de la communication. L'apprentissage d'une troisième langue vivante aparaît pour beaucoup de parents comme une perte de temps et d'énergie pour les enfants sourds, que ces derniers soient en intégration scolaire ou en écoles spécialisées, ou qu'ils soient oralistes ou gestualises. Il apparaîtrait plus judicieux que les élèves concentrent leurs efforts sur la LSF et le français. Par ailleurs, les adolescents devraient pouvoir présenter au baccalauréat la LSF. Cette démarche prendrait en compte le respect de l'individu, de sa différence, car la LSF est essentielle sur le plan social, psychologique et culturel. Ce projet ne remettrait pas en cause les orientations pédagogiques des établissements spécialisés mais offrirait une option supplémentaire aux établissements du secondaire, qui auraient la possibilité de l'inclure à leurs programmes. Il lui demande, par conséquent, de bien vouloir lui faire connaître sa position sur cette démarche.

Données clés

Auteur : M. Jean-Claude Mignon

Type de question : Question écrite

Rubrique : Enseignement secondaire

Ministère interrogé : éducation nationale, recherche et technologie

Ministère répondant : éducation nationale, recherche et technologie

Dates :
Question publiée le 22 juin 1998
Réponse publiée le 14 septembre 1998

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