Question écrite n° 1937 :
pollution et nuisances

11e Législature

Question de : M. Patrick Leroy
Nord (19e circonscription) - Communiste

M. Patrick Leroy attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur l'enchaînement d'accidents écologiques que connaît actuellement notre pays : La Hague, jugée responsable de la fréquence de leucémie chez les enfants, la « vache folle » et les farines contaminées, la pollution de l'air constatée dans les 3 principales villes de France - Paris, Marseille, Lyon, contraignant les enfants à cesser toute pratique sportive et récréative et les personnes âgées ou souffrant de maladies respiratoires à ce pas sortir, l'arrivée de maïs et autres légumes transgéniques, l'eau polluée par des nitrates et des pesticides et dont le traitement coûtera, d'ici à 1998, 2,5 milliards de fancs, puis la récente découverte faire par l'INRA (Institut national de la recherche agronomique) de la présence d'herbicides dans l'air. Les révélations faites par l'INRA de Rennes sur les phénomènes observés en Bretagne posant de nombreux problèmes et la situation est grave. 50 % de la surface agricole utile bretonne est couverte de blé et de maïs destinés aux élevages porcins intensifs. Ces deux cultures font usage à grande échelle de produits phytosanitaires (herbicides, fongicides et insecticides). Il y a été constaté une pluie chargée d'herbicides (l'étude n'a pas porté sur les fongicides et les insecticides), au passage des pertubations d'est en ouest dont le taux dépasse les normes européennes établies pour la potabilité de l'eau. Il y est estimé qu'entre 25 % et 75 % des insecticides épandus ratent leur cible, selon l'emplacement et la déclivité du terrain, les conditions météorologiques lors du traitement, le comportement de l'agriculteur et des techniciens de l'équipement et de la SNCF chargés du désherbage des voies et routes, l'état des pulvérisateurs, et vont dans l'eau fluviale ou se volatilisent. Les herbicides se fixant sur les molécules d'eau et, sous l'effet du soleil, voyagent dans l'atmosphère par simple évaporation. Et ils transitent fort loin des champs traités et leur présence a été constatée par cette étude 3 mois après la pulvérisation. Ces polluants « voyageurs » ont fait également l'objet de la recherche menée par le laboratoire de géologie appliquée de l'université Paris VI. Il a été trouvé dans l'air de Paris de l'atrazine provenant des grandes cultures céréalières de la campagne avoisinante. Les triazines se sont dispersées jusqu'aux lacs suisses de haute altitude et dans la neige en Norvège. Sur 4 000 pulvérisateurs contrôlés par les chambres d'agriculture bretonnes, 70 % n'étaient pas en bon état de marche. Il lui demande en conséquence quelles mesures urgentes elle entend prendre pour endiguer des pollutions et en particulier cette pollution atmosphérique d'un type nouveau révélée par l'INRA de Rennes.

Données clés

Auteur : M. Patrick Leroy

Type de question : Question écrite

Rubrique : Produits dangereux

Ministère interrogé : aménagement du territoire et environnement

Ministère répondant : aménagement du territoire et environnement

Dates :
Question publiée le 4 août 1997
Réponse publiée le 15 septembre 1997

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