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Question de :
M. Maurice Leroy
Loir-et-Cher (3e circonscription) - Union pour la démocratie française-Alliance
M. Maurice Leroy souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la nécessité psychologique, sociale et culturelle, d'intégrer la langue des signes aux programmes d'enseignement et d'examen des établissements du secondaire, au même titre que les langues étrangères, les langues régionales et les langues anciennes. La loi n° 91-73 du 18 janvier 1991 marque la reconnaissance officielle du choix entre une éducation bilingue (L.S.F.-français) ou une éducation unique basée sur le français. Or, aujourd'hui encore, beaucoup d'établissements scolaires spécialisés n'offrent pas, ou peu, la possibilité d'apprendre la langue des signes, alors même que plus de 95 % des enfants sourds sont issus de parents entendants et que, de ce fait, l'apprentissage est difficile en dehors du système éducatif. Il est indispensable aux jeunes sourds qui arrivent à l'âge adulte de posséder, non seulement une bonne connaissance du français, mais aussi de la L.S.F., afin de faciliter leur intégration sociale. En outre, il peut apparaître contestable d'apprendre une troisième langue à transmission orale à des enfants sourds qui rencontrent déjà beaucoup de difficultés dans l'apprentissage du français, les élèves sourds ont sans doute davantage intérêt à concentrer leurs efforts en apprenant la langue naturelle des sourds, mais aussi en renforçant leur français. Chacun sait que la maîtrise de deux langues est source d'enrichissement, les adolescents devraient donc pouvoir choisir la langue qui leur sera utile. Mais, ils ne souhaitent pas un baccalauréat amputé d'une matière, alors même qu'ils ont des compétences à faire valoir. Ce souhait, qui s'appuie sur la loi de 1991 et sur le rapport Gillot le Droit des sourds remis en juillet 1998 au Premier ministre, est celui des associations nationales et locales représentant les sourds et leurs familles. Si les opinions peuvent diverger sur les choix des aides techniques et humaines pour compenser le handicap et permettre une bonne maîtrise du français, sur le choix du mode d'éducation oraliste ou bilingue dans l'enfance, sur le choix du secteur scolaire ordinaire ou spécialisé, la reconnaissance de la langue des signes au baccalauréat semble au contraire faire l'unanimité. Il demande au gouvernement de bien vouloir lui faire connaître les dispositions qu'il compte prendre en la matière.
Auteur : M. Maurice Leroy
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement secondaire
Ministère interrogé : éducation nationale, recherche et technologie
Ministère répondant : éducation nationale, recherche et technologie
Dates :
Question publiée le 8 mars 1999
Réponse publiée le 29 mars 1999