professions de santé
Question de :
M. Bernard Roman
Nord (1re circonscription) - Socialiste
M. Bernard Roman appelle l'attention de Mme la secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur l'avenir de la gynécologie médicale. Malgré les propos rassurants du Gouvernement à ce sujet, les mesures annoncées laissent présager une disparition à moyen et long terme de la gynécologie médicale, modifiant ainsi considérablement un système de soins et de prévention dont l'efficacité n'était pas contestée. En effet, la formation des médecins généralistes en gynécologie aboutira inévitablement à leur confier le suivi gynécologique de la majorité des femmes, pendant qu'une minorité de femmes - sans aucun doute les plus privilégiées - continueront de consulter leur gynécologue médical jusqu'à ce que cette spécialité disparaisse. Seule la spécialité de gynécologie obstétricale pourra donc perdurer, laissant ainsi à l'abandon des pans entiers de la mission actuellement accomplie par les gynécologues médicaux. Comment garantir à l'avenir la qualité de l'accueil des femmes dans les plannings familiaux sans la présence active des gynécologues médicaux ? Comment ne pas craindre l'apparition d'une brèche, aux conséquences dramatiques, dans notre système de prévention ? Faudra-t-il accepter qu'à l'avenir le suivi gynécologique des femmes, la contraception, la prévention des MST, le dépistage des cancers spécifiquement féminins, le traitement de la stérilité ou encore l'accompagnement de la ménopause, ne soient pas l'objet d'une spécialité médicale ? Les gynécologues médicaux ont été jusqu'ici les principaux garants du droit des femmes à disposer de leur corps. Leur disparition remettrait en cause un certain nombre de dispositifs essentiels dans un système qui se doit de garantir le droit à la santé et l'émancipation de toutes les femmes. Alors même qu'aucune autre spécialité ne semble être concernée par un tel dispositif, l'importance et la spécificité du suivi gynécologique des femmes mérite sans aucun doute que soit maintenue cette spécialité médicale. Il lui demande donc de bien vouloir lui apporter toutes les précisions nécessaires à ce sujet, et de lui indiquer l'ensemble des dispositions envisagées par le Gouvernement qui pourraient garantir le maintien de cette spécialité.
Auteur : M. Bernard Roman
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement supérieur
Ministère interrogé : santé et action sociale
Ministère répondant : santé et action sociale
Dates :
Question publiée le 29 novembre 1999
Réponse publiée le 17 janvier 2000