Question écrite n° 39281 :
salles de cinéma

11e Législature

Question de : M. François Asensi
Seine-Saint-Denis (11e circonscription) - Communiste

M. François Asensi souhaite attirer l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur les dangers que pose la création rapide de multiplexes cinématographiques sur l'équilibre social et urbain des villes de Seine-Saint-Denis. Deux nouveaux projets apparaissent dans ce secteur : Sevran avec douze salles et Aulnay-sous-Bois avec vingt salles soit 32 écrans supplémentaires. Depuis plus de vingt ans, des efforts importants ont été entrepris dans les villes de Seine-Saint-Denis en faveur du cinéma de proximité. Ces cinémas consacrent une grande partie de leur programmation à la diffusion de la création française permettant ainsi aux jeunes auteurs de présenter leur premières oeuvres et au public d'acquérir une culture cinématographique plus diversifiée alors que les multiplexes diffusent essentiellement des films commerciaux, à gros budgets, dont la plupart sont réalisés Outre-Atlantique. Si les projets de complexes de Sevran et d'Aulnay-sous-Bois se concrétisent, ils vont hypothéquer sérieusement l'avenir de cinémas comme l'Espace-Prévert à Aulnay, les Trente-Neuf-Marches à Sevran, Louis-Daquin au Blanc-Mesnil et Jacques-Tati à Tremblay-en-France. L'installation de ces complexes pose également la question de la requalification urbaine. Les villes périphériques et de la Grande Couronne s'attachent, depuis plusieurs années, dans le cadre de l'urbanisation, à améliorer les conditions et la qualité de vie des habitants. L'implantation de ces structures comme c'est le cas à Aulnay-sous-Bois en zone péri-urbaine ou à Sevran sur un espace agricole de 36 hectares, sans qu'au préalable les problèmes de circulation, de transport, de stationnement mais aussi d'environnement n'aient été posés, ne peut que compromettre la restructuration sociale et urbanistique engagée par ces communes depuis plusieurs années. Il apparaît donc nécessaire qu'une véritable concertation entre tous les partenaires concernés soit mis en place afin de mieux définir les besoins réels. Aux trois complexes existant dans le département, cinq nouveaux projets de multiplexes semblent se profiler à l'horizon 2000-2001. Les collectivités locales et leurs élus s'efforcent de développer une politique culturelle riche et variée (danse, théâtre, arts plastiques, musique, etc.). Le cinéma et notamment les salles de proximité font partie intégrante de ce développement de la culture. Ces salles s'attachent autant à la diversité de la programmation qu'à la formation des publics et notamment des plus jeunes. Elles pratiquent des tarifs préférentiels, des animations et tissent de nombreuses relations avec le milieu scolaire. Ainsi, au cinéma Jacques-Tati de Tremblay-en-France, 20 % des spectateurs soit environ 26 000 enfants bénéficient d'une politique volontariste de rencontres pour découvrir les différentes facettes du cinéma. Le problème d'une surcapacité en terme d'équipements va donc se poser rapidement si l'on continue à ce rythme. Aux friches industrielles, il sera possible de rajouter, à l'avenir, des hypermarchés du cinéma défigurant le paysage urbain que les collectivités n'auront d'autres choix que de réaménager. Dans ce contexte, il souhaite attirer son attention sur cette situation préoccupante et demande d'une part, si elle envisage de confirmer les orientations prises, en juillet dernier, sur cette question et d'autre part, de refuser l'implantation des nouveaux projets d'Aulnay et de Sevran.

Données clés

Auteur : M. François Asensi

Type de question : Question écrite

Rubrique : Arts et spectacles

Ministère interrogé : culture et communication

Ministère répondant : culture et communication

Dates :
Question publiée le 27 décembre 1999
Réponse publiée le 25 septembre 2000

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