Question écrite n° 42427 :
acquisition

11e Législature

Question de : M. Yves Nicolin
Loire (5e circonscription) - Démocratie libérale et indépendants

M. Yves Nicolin appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la situation juridique des personnes en attente de reconnaissance de leur nationalité française ou, à défaut, de leur qualité d'apatride. Ainsi, il lui expose le cas de M. Tsani Ali, entré en France en février 1999 pour faire valoir le droit à la nationalité française qu'il déclare détenir, étant pupille de la nation né en Algérie avant l'Indépendance. Suite à une succession d'erreurs de procédure que l'on ne peut lui imputer, l'intéressé est en voie de saisir enfin le tribunal de grande instance, seul compétent, par l'intermédiaire d'un avocat qu'il eut quelques peines à trouver, afin de trancher la question de sa nationalité française. Parallèlement, il a déposé auprès de l'OFPRA une demande de reconnaissance de la qualité d'apatride, en date du 4 juin 1999, lequel n'a toujours pas statué, plus de neuf mois après avoir été saisi, déclarant devoir attendre la décision du TGI afin de se déterminer, le cas échéant, en connaissance de cause, au regard des dispositions de la convention de New York du 28 septembre 1954. Dans l'attente de ces différentes décisions, l'intéressé a déposé auprès de la Préfecture de police de Paris une demande d'autorisation de séjour et de circulation, faisant valoir l'existence des deux procédures en cours pour statuer sur son état civil. Or les services de la Préfecture de police ont indiqué à l'intéressé qu'aucun document ne lui serait délivré sans que l'OFPRA ait statué. Après huit années de procédures, monsieur Tsani se retrouve ainsi sur le territoire français, sans nationalité, sans statut, sans droit de circuler, notamment vers l'Algérie où l'attend sa famille depuis un an et demi, après un transit forcé par la Tunisie, la Thaïlande et l'Allemagne. Sachant que la décision de la Préfecture de police de Paris est suspendue à la décision de l'OFPRA, que la décision de l'OFPRA est suspendue à la décision du TGI, que la décision du TGI ne sera rendue en tout état de cause que plusieurs mois après sa saisine, que cette saisine tarde cette fois en raison de l'inertie du bureau d'aide juridictionnelle, il demande au ministre les mesures qu'il entend prendre pour mettre un terme à cette situation ubuesque afin de permettre à l'intéressé de séjourner et circuler librement.

Données clés

Auteur : M. Yves Nicolin

Type de question : Question écrite

Rubrique : Nationalité

Ministère interrogé : intérieur

Ministère répondant : intérieur

Dates :
Question publiée le 28 février 2000
Réponse publiée le 10 juillet 2000

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