Question de : M. Jacques Myard
Yvelines (5^e circonscription) - Rassemblement pour la République

M. Jacques Myard appelle l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur l'importance de la langue française pour la coopération médicale dans les pays en voie de développement. En effet, de nombreux pays de l'espace francophone bénéficient depuis longtemps de la qualité de la médecine française, qu'elle soit pratiquée par des médecins français présents sur place, ou par des médecins autochtones formés dans une université francophone. L'exercice et la pratique de ces médecins se fondent naturellement sur l'usage du français comme langue de travail, surtout dans les pays où le nombre des dialectes rend impossible le développement des sciences dans la langue locale. Or depuis quelque temps, on constate un recul significatif de la langue française, et donc de la médecine française dans plusieurs pays qui ont eu des liens de rattachement divers mais très forts avec la France. Ainsi au Vanuatu, malgré la présence de quelques coopérants, l'absence de médecins mélanésiens en formation compromet-elle sérieusement l'avenir d'une médecine francophone. De même en Asie du Sud-Est ou encore au Proche-Orient, malgré l'attachement de certains médecins à leur formation francophone, l'anglais réputé plus facile d'apprentissage s'impose progressivement. Il s'avère donc que la coopération médicale souffre de la même systématisation linguistique qui s'impose dans tous les secteurs d'activité. Une telle systématisation ne peut conduire qu'à une réduction et à une approximation des concepts de travail. Pour la recherche scientifique, et surtout pour la médecine, elle conduirait inéluctablement à une baisse sensible de la qualité des soins, car la médecine française ne peut ainsi s'exercer qu'indissociablement de la langue qui l'a construite. Il souhaite donc savoir quelles mesures il entend prendre pour que la médecine française, reconnue pour sa qualité et sa spécificité, continue de s'exporter et de profiter notamment aux pays qui en ont le plus besoin.