Question écrite n° 4840 :
Turquie

11e Législature

Question de : M. Bernard Madrelle
Gironde (11e circonscription) - Socialiste

M. Bernard Madrelle attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur le problème posé par l'attitude du gouvernement turc concernant la reconnaissance du génocide arménien, à l'heure où ce même gouvernement turc aspire à l'intégration dans l'Union européenne. La Turquie détient le triste privilège d'avoir perpétré au début de ce siècle un génocide avant le génocide par sa décision d'exterminer la communauté arménienne, consécutive à l'échec de la politique d'assimilation intransigeante mise en place par la révolution « Jeune-Turque ». C'est à partir du 22 avril 1915, suite au refus des Arméniens du Caucase de se soulever contre la Russie et à la création d'une légion de volontaires composée d'émigrés qui combattaient aux côtés des Alliés, que les persécutions ont pris un caractère systématique et particulièrement atroce : ce jour-là, 300 intellectuels et notables arméniens ont été arrêtés. Pendant sept ans, des centaines d'Arméniens ont connu le sort de ceux qui sont voués à l'exil ou à l'anéantissement non pour ce qu'ils ont fait mais pour ce qu'ils sont. Aujourd'hui, 50 000 Arméniens vivent en Turquie et 1 730 000 dans le reste du monde. Déchus de la nationalité turque, dépossédés de leurs biens, ceux-là n'ont aucun espoir de retour. Afin de ne pas laisser mourir une seconde fois les martyrs arméniens, ne pourrait-on obtenir la reconnaissance officielle du génocide par la communauté internationale ? Ne pourrait-on déclarer le 24 avril « Journée internationale de commémoration du génocide arménien » ? Il lui demande s'il ne serait pas opportun d'engager des actions dans ce but.

Données clés

Auteur : M. Bernard Madrelle

Type de question : Question écrite

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères

Dates :
Question publiée le 20 octobre 1997
Réponse publiée le 5 janvier 1998

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