Question écrite n° 53352 :
télévision

11e Législature

Question de : M. Yves Nicolin
Loire (5e circonscription) - Démocratie libérale et indépendants

M. Yves Nicolin appelle l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur le développement de la violence dans les films de cinéma, de télévision, dans les jeux vidéo et les effets de cette banalisation, notamment sur la psychologie des plus jeunes. Il lui rappelle à titre d'exemple que depuis le 1er janvier 2000, sur les quelque trois cents films présentés en France, onze racontaient les exploits de tueurs en série, treize étaient consacrés à la délinquance, une cinquantaine d'autres comportaient viols, agressions, crimes sanglants, incestes et meurtres de toutes sortes. La signalétique peut certes aider les parents responsables à censurer les émissions dangereuses pour la santé mentale de leurs enfants mais elle reste sans effet sur le comportement des jeunes qui sont livrés à eux-mêmes. Il paraît en outre difficile de penser qu'elle est utilisée de façon systématique par les téléspectateurs. Malgré cette signalétique, certains de ces films ou téléfilms comportant des scènes ou/et des dialogues d'une violence explicite ou suggérée, restent librement programmés sur les chaînes en première et seconde parties de soirée, moment où les enfants mineurs regardent fréquemment la télévision. De plus en plus de professions en contact quotidien avec les jeunes, telles que les enseignants, les agents de services publics ou des forces de l'ordre sont elles-mêmes exposées à un regain de violences et s'interrogent sur les causes de ces réactions et ses vecteurs. Certes, aucune enquête n'a pu pour l'instant établir que l'augmentation de la violence sociale trouvait son origine dans la multiplication des scènes violentes et certains estiment même que ce serait plutôt la violence à la télévision qui s'alimenterait de la violence sociale. Toutefois, à l'heure où les bouquets de télévision numérique se multiplient, où les jeux vidéo ont envahi l'univers des adolescents, notre pays ne peut faire l'économie d'une réflexion sur les moyens de résister à ce que Jean Cluzel, qui a étudié ces phénomènes de violence, dénonce aussi comme « la pression de puissances qui, faute de contre-pouvoirs, pourraient entraîner l'uniformisation des peuples au plus bas niveau, en gommant toute identité culturelle ». Aussi, il lui demande quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour protéger nos enfants de ces dérives.

Données clés

Auteur : M. Yves Nicolin

Type de question : Question écrite

Rubrique : Audiovisuel et communication

Ministère interrogé : culture et communication

Ministère répondant : culture et communication

Dates :
Question publiée le 6 novembre 2000
Réponse publiée le 24 septembre 2001

partager