condiments et épices
Question de :
M. Jean-François Mattei
Bouches-du-Rhône (2e circonscription) - Démocratie libérale et indépendants
M. Jean-François Mattei attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur la consommation excessive de sel dans notre pays. Actuellement, les Français ingèrent en moyenne 4 kilogrammes de sel par an, soit près de deux fois la dose limite fixée par l'Organisation mondiale de la santé. En cinq ans, leur consommation a augmenté de 10 à 15 %. L'excès de chlorure de sodium a de graves conséquences pour la santé. En effet, des nombreuses études montrent qu'il provoque des oedèmes pulmonaires chez les insuffisants cardiaques, est cause d'ostéoporose et augmente par six le risque de cancer de l'estomac, cancer qui tue cinq mille personnes par an. Enfin, il est responsable de plusieurs dizaines de milliers d'accidents cardio-vasculaires par an dont un quart sont mortels. 80 % du sel ingéré est préincorporé dans les aliments par l'industrie et l'artisanat agro-alimentaires. Mais, faute d'étiquetage systématique, les consommateurs ont beaucoup de mal à identifier les produits qui contiennent du sel. En effet, en France, il n'est pas obligatoire d'indiquer sur les étiquettes la présence de chlorure de sodium. Par ailleurs, les indications figurent le plus souvent en sodium, ce qui minimise de 250 % la quantité réelle de chlorure de sodium. Alors que la France compte actuellement près de 136 000 insuffisants rénaux et 1 million d'insuffisants cardiaques (dont 300 000 graves) auxquels l'excès de chlorure de sodium fait courir un risque immédiat et vital, « l'excès de sel » apparaît être un véritable enjeu de santé publique. Dès lors, il devient indispensable d'instaurer un étiquetage systématique précisant la quantité de chlorure de sodium présente dans les aliments. Par ailleurs, une campagne d'information visant à alerter la population sur le danger d'une consommation excessive de sel paraît nécessaire. Il lui demande ses intentions en la matière et les autres mesures qu'il envisage de prendre afin de lutter contre ce grave problème de santé publique.
Auteur : M. Jean-François Mattei
Type de question : Question écrite
Rubrique : Agroalimentaire
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : santé
Dates :
Question publiée le 16 avril 2001
Réponse publiée le 23 juillet 2001