Question de : M. Léon Vachet
Bouches-du-Rhône (15^e circonscription) - Rassemblement pour la République

M. Léon Vachet appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les conséquences des nouvelles taxations de l'eau pour les producteurs de foin dans la région de la Crau. Si l'eau d'irrigation se trouvait trop contingentée, ou si son prix était trop augmenté par des taxes supplémentaires, les agricultures seraient contraints d'abandonner la production des prairies de Crau. Les producteurs utilisent de gros débits et sont obligés d'avoir de grandes surfaces car cette culture est assez extensive et de faible rentabilité. Aujourd'hui, c'est encore près de 300 producteurs sur 12 000 hectares qui portent le flambeau d'une alimentation saine et naturelle. L'environnement s'en trouverait gravement affecté et la nappe phréatique disparaîtrait. Il en résulterait une catastrophe écologique très grave pour la région agricole, mais aussi pour les villes, sans parler de la disparition de l'important cheptel ovin, celui-ci est non seulement indispensable pour l'environnement de la Crau mais aussi pour celui des Alpes, car n'oublions pas que les moutons pâturent les montagnes pendant la période d'estive. Ces producteurs seraient contraints de s'orienter vers le maraîchage ou la culture fruitière, ce qui entraînerait une surproduction sur un marché très fragile et en difficulté, sans compter la destruction du milieu naturel. Rappelons que l'irrigation gravitaire permet à 250 000 personnes vivant sur la Crau d'avoir une eau disponible en quantité, et en qualité et permet l'alimentation du complexe industriel de Fos-sur-Mer. La Crau est une zone fragile, dont l'équilibre ne peut être maintenu que par une bonne répartition des activités agricoles et urbaines ; elle doit être prise particulièrement en considération dans cette nouvelle réglementation de l'eau. Elle ne peut supporter les mêmes charges que d'autres régions, car ses besoins sont plus importants et ses possibilités moindres. La Camargue, région limitrophe de la Crau, et soumise aux mêmes difficultés, a été dégrevée de la taxe de l'agence de bassin, pourquoi pas la Crau ? C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir étudier un dégrèvement de cette taxe pour cette région. - Question transmise à M. le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.