Question écrite n° 6170 :
professions de santé

11e Législature

Question de : M. Jacques Myard
Yvelines (5e circonscription) - Rassemblement pour la République

M. Jacques Myard appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur la désaffection croissante des étudiants en médecine à l'égard de certaines spécialisations telles que la chirurgie, l'obstétrique ou l'anesthésiologie et des conséquences préoccupantes qu'entraîne cette situation pour l'avenir de la médecine en France. Depuis quelques années, nous assistons en effet à une pénurie inquiétante du nombre de ces spécialistes. Ainsi, pour pallier le manque de chirurgiens, l'Ordre des médecins se voit parfois obliger de qualifier en chirurgie des médecins qui n'ont pas suivi d'internat et auxquels est dispensée une formation particulière. La qualité des soins apportés aux patients pâtit inévitablement de cette sous-qualification. Il semble que cette situation soit le résultat d'une conception trop comptable de la médecine. Astreinte à réaliser des économies substantielles afin de limiter le déficit de la Sécurité sociale, la politique de santé a conduit à une dévalorisation de l'acte médical. La rémunération octroyée actuellement à un chirurgien, à un anesthésiste ou à un obstétricien au sein des hôpitaux de l'Assistance publique, est sans commune mesure avec ses très longues et difficiles études, ses horaires de travail considérables, la pénibilité des tâches et les responsabilités qu'il doit assumer. Désormais, les étudiants les mieux classés à l'issue de l'internat se dirigent vers des spécialités plus rémunératrices et délaissent ces branches fondamentales de la santé. La revalorisation de ces professions apparaît comme une mesure essentielle et urgente ; c'est un gage de qualité mais aussi d'économie pour ce secteur. En effet, le manque de qualification est un facteur aggravant de complications médicales et donc un élément générateur de frais supplémentaires. En conséquence, il lui demande quelles sont les dispositions qu'il envisage de prendre afin de mettre un terme à cette situation et de redonner à la France la médecine qu'elle mérite.

Données clés

Auteur : M. Jacques Myard

Type de question : Question écrite

Rubrique : Enseignement supérieur

Ministère interrogé : santé

Ministère répondant : santé

Dates :
Question publiée le 10 novembre 1997
Réponse publiée le 19 janvier 1998

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