Cuba
Question de :
M. Camille Darsières
Martinique (3e circonscription) - Socialiste
M. Camille Darsières souligne à l'attention de M. le ministre des affaires étrangères l'humiliation que ressentent les peuples de la Caraïbe, dont celui de la Martinique, face au blocus économique, commercial et financier entretenu depuis près de quarante années par le gouvernement des Etats-Unis à l'encontre de Cuba. Cette île caribéenne, qui compte près de 12 millions d'habitants, se voit en réalité reprocher d'avoir su se libérer d'une dictature qu'aucun Etat n'a jamais osé défendre. Entretenant le peuple cubain dans une misère notoire, homme-lige du capitalisme des Etats-Unis qui dominait toute l'économie cubaine, le dictateur chassé le 1er janvier 1959 n'a laissé nulle part aucun regret. N'ayant d'ailleurs lui-même, pas cherché, à l'origine, à protester contre cette éviction, le gouvernement des Etats-Unis n'a entamé le blocus qu'à compter des nationalisations des grandes usines à sucre, propriétés américaines, seul moyen pourtant de réappropriation par le peuple cubain de son destin, jusqu'à totalement entre des mains étrangères. Nul observateur ne peut nier les immenses progrès accomplis depuis par Cuba, dans le domaine social singulièrement, par exemple dans sa lutte contre l'analphabétisation ou sur le plan de la santé. Nul ne peut nier les avancées permises par la recherche des cubains tant en matière agricole qu'en matière médicale. Et il est troublant de constater que c'est au moment où le régime infléchit ses orientations économiques en s'ouvrant aux capitaux étrangers et en protégeant ceux-ci par la loi adoptée à la Havane en septembre 1995, que le gouvernement des Etats-Unis redouble d'activisme pour dissuader le monde de commercer avec Cuba et d'y investir. Les Etats-Unis, par la loi Helms-Burton, véritable provocation à l'endroit de tous les gouvernements du monde libre voudraient faire dire que ne doit être considéré « démocratique » que l'Etat cubain qui indemniserait les capitalistes américains expropriés voire réinstallerait ceux-ci à la tête des entreprises que ces entreprises que ces capitalistes avaient montées sur le territoire cubain sans le moindre souci des intérêts du peuble cubain. Il lui demande s'il ne pense pas, ne serait-ce que pour faciliter la coopération des départements français d'Amérique avec une île voisine par la géographique et par l'histoire, que la France devrait exprimer son désaccord, sans réserves, avec un blocus contraire au principe de la libre circulation des personnes et des biens, fondement du droit international moderne, et prier l'organisation des Nations-Unies d'inviter le gouvernement des Etats-Unis à cesser son agression contre Cuba.
Auteur : M. Camille Darsières
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Dates :
Question publiée le 17 novembre 1997
Réponse publiée le 15 décembre 1997