Question de : M. Jean de Gaulle
Paris (8^e circonscription) - Rassemblement pour la République

M. Jean de Gaulle attire l'attention de M. le ministre de la recherche sur l'évolution inquiétante de la recherche française. Les indicateurs rendus publics, le 26 juin dernier, par le commissaire européen à la recherche, M. Philippe Busquin, ont en effet récemment révélé une situation préoccupante. Si le nombre de chercheurs pour 1 000 habitants reste, en France, plus élevé que la moyenne européenne, la position de notre pays ne devrait pas perdurer bien longtemps car la croissance annuelle du nombre de chercheurs français est en effet parmi les plus basses d'Europe (1,22 % par an depuis 1995). D'autres indicateurs, comme la baisse du nombre de doctorants pour 1 000 habitants (-7 % par an), ne permettent en outre pas d'espérer une inversion de la tendance. La France ne fait d'ailleurs plus partie des 5 grandes régions regroupant 75 % de la recherche mondiale (Côtes Est et Ouest des Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni), ce qui, compte tenu de l'effet d'entraînement de telles régions dans le dynamisme de la recherche, pourrait se révéler particulièrement grave pour l'avenir de la compétitivité économique de notre pays. La cause de ce constat est sans doute à rechercher dans l'érosion du financement public de la recherche, qui était traditionnellement le principal soutien de son développement. Ainsi, les aides qui sont accordées aux petites et moyennes entreprises ont diminué de 9,51 % par an depuis 5 ans, alors qu'originellement, leur niveau n'était déjà pas trés élevé. En outre, la croissance des fonds privés destinés au financement de la recherche n'augmente annuellement que de 3,48 % en France, ce qui situe notre pays bien en dessous de la moyenne européenne (4,86 %) dans ce domaine et confirme son retard par rapport aux Etats-Unis, où ces fonds augmentent de 8,21 % par an. Sensible à la gravité de la situation de la recherche française, il lui demande de bien vouloir lui préciser son sentiment sur cette question et de lui indiquer les éventuelles mesures qu'il entend prendre pour redynamiser la recherche française.