infirmiers
Question de :
M. Jacques Pélissard
Jura (1re circonscription) - Rassemblement pour la République
M. Jacques Pélissard attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur la grave pénurie en infirmières frappant les structures hospitalières françaises. Les raisons de fond ayant conduit à cette situation sont régulièrement recensées par les études officielles : les conditions de travail difficiles, la mauvaise répartition des infirmières sur le territoire, la tendance à privilégier le temps partiel (20 % en bénéficient), la mise en place des 35 heures, se conjuguent pour créer de graves tensions, nuisant à l'idée que se font les Français de leur système de santé. La faible durée moyenne de la carrière d'une infirmière salariée (15 ans), leur installation en activité libérale et le système des retraites anticipées sont également autant d'éléments susceptibles d'aggraver la situation jugée unanimement préoccupante par les pouvoirs publics et les professionnels de la santé. Le Gouvernement s'apprête à lancer prochainement une campagne de recrutement pour tenter de « séduire » les infirmières de plus de cinquante-cinq ans en inactivité et à créer des postes supplémentaires d'infirmières. Il est probable que ces mesures, très insuffisantes, ne répondront pas à la pénurie récurrente de personnel soignant et à l'inquiétude des malades qui, malgré le dévouement des infirmières, sont gagnés par le sentiment de n'a pas avoir assez de personnel à leur chevet. Les mesures annoncées par le Gouvernement sauvegarderont peut-être la paix sociale. Elles ne garantiront pas néanmoins sur le long terme la qualité des soins dispensés et du service hospitalier. Il souhaiterait en ce sens que le ministère l'informe de sa volonté de traiter rapidement cette pénurie afin de répondre, entre autres, à la hausse continue de fréquentation des urgences hospitalières, à la démotivation grave des personnels infirmiers résultant de la faiblesse des rémunérations et des conditions défavorables de travail, et au mécontentement grandissant des patients devant, pour certains d'entre eux, attendre de longs mois leur intervention chirurgicale sous prétexte d'un nombre insuffisant de lits et de manque de personnels.
Auteur : M. Jacques Pélissard
Type de question : Question écrite
Rubrique : Professions de santé
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : santé, famille et personnes handicapées
Date :
Question publiée le 17 septembre 2001