Question écrite n° 68092 :
illettrisme

11e Législature
Question signalée le 28 janvier 2002

Question de : M. Marcel Cabiddu
Pas-de-Calais (11e circonscription) - Socialiste

M. Marcel Cabiddu attire l'attention de Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité sur les mesures prises contre l'illettrisme et la nécessité d'établir une coordination des actions menées. Le rapport Geffroy de 1999 a nuancé le bilan de la lutte contre l'illettrisme en France. Dès lors, il est facile de remarquer devant l'absolue hétérogénéité des actions de terrain, qu'il existe aujourd'hui une trop grande disparité des financements entre les diverses régions. Le statut des personnes détermine les modes de financement des formations. Cette difficulté récurrente de rationaliser et de structurer les entreprises de terrain émane de certaines ambiguïtés sur ce que devrait être la lutte contre l'illettrisme. La structuration d'un réseau avec des rélais régionaux et départementaux n'a pas connu l'efficacité escomptée. Avant tout à portée administrative, ce réseau a d'abord été confronté à l'ambiguïté du concept (où commence et où s'arrête l'illettrisme), à la dualité d'une mission dont les limites entre le travail social et l'enseignement demeurent floues et à la nécessité d'innover sans en avoir réellement la capacité. Tous les acteurs de la formation sont dépendants en règle générale des subventions de l'Etat. Le renouvellement hypothétique des financements provoque une grande précarité des formateurs salariés. Seules les heures d'enseignement accomplies sont rémunérées, ce qui rend les structures tributaires de l'assiduité et de l'inscription des apprenants. Les emplois des formateurs, très souvent tenus par des femmes et quasiment toujours en contrat à durée déterminée (70 % des formateurs ne disposeraient pas de contrats durables), sont faiblement rémunérés du fait de la coexistence du bénévolat. Ces conditions difficiles provoquent une rotation importante des personnels. Celle-ci perturbe la capitalisation des savoir-faire et les structures ne peuvent que très rarement financer la formation de leurs enseignants salariés. Il y a une réelle urgence. La coordination des actions de terrain devrait apparaître comme une nouvelle priorité politique. Un constat a été fait sur une réelle méconnaissance mutuelle des intervenants. La faiblesse des ressources économiques a fait naître un climat de concurrence qui poussait au retranchement tout comme une conjoncture précaire a provoqué la disparition de nombreux acteurs de la formation. Une évolution vers la coopération et le partage des savoir-faire semble absolument nécessaire. L'enjeu est d'importance puisqu'il s'agit de faire exister et reconnaître la profession de ces « nouveaux » enseignants. Une typologie des opérateurs de lutte contre l'illettrisme apparaîtrait, somme toute, comme une perspective constructive. Il semblerait pertinent de coordonner et personnaliser les formations, recenser toutes les opportunités, professionnaliser et stabiliser un secteur marqué par la précarité. Ne serait-ce que pour les 70 000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire français. Il lui demande quelles mesures elle entend donner afin de répondre à ces attentes.

Données clés

Auteur : M. Marcel Cabiddu

Type de question : Question écrite

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : emploi et solidarité

Ministère répondant : emploi et solidarité

Signalement : Question signalée au Gouvernement le 28 janvier 2002

Dates :
Question publiée le 29 octobre 2001
Réponse publiée le 4 février 2002

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