Question écrite n° 70036 :
sécurité des biens et des personnes

11e Législature

Question de : M. Yves Nicolin
Loire (5e circonscription) - Démocratie libérale et indépendants

M. Yves Nicolin appelle l'attention de M. le ministre de la défense sur la hausse exceptionnelle de la criminalité en milieu rural, liée notamment à la délinquance dite itinérante. En effet, les statistiques de ces derniers mois sur les crimes et délits font apparaître une hausse brutale de la délinquance (17,7 %) dans les zones rurales et périurbaines, alors que l'augmentation moyenne est de presque 10 %. Ainsi, dans la circonscription de gendarmerie de Roanne dans la Loire, l'augmentation des faits constatés est de près de 20 % alors que, pour la seule ville de Roanne, l'action nouvelle de la police municipale a permis d'enregistrer une baisse de la délinquance depuis le début de l'année. La gendarmerie est aujourd'hui confrontée à une délinquance qu'elle ne connaissait pas il y a une dizaine d'années : elle doit de plus en plus faire face aux délits dits de voie publique, c'est-à-dire ceux qui alimentent le sentiment d'insécurité de nos concitoyens. Dans les petites communes, les maires se voient d'ailleurs, eux aussi de façon croissante, interpellés par leurs administrés. L'origine de cette nouvelle délinquance en milieu rural est à rechercher à la fois dans la contamination par les grandes agglomérations grâce aux axes routiers rapides qui facilitent la fuite des malfaiteurs et le transport de stupéfiants, et l'apparition de populations de nationalités diverses, logées dans des cités-dortoirs. Plus particulièrement, nos campagnes voient apparaître une recrudescence inquiétante du phénomène des « raids ». Des bandes de malfaiteurs que l'on peut qualifier d'« itinérants », se livrent à des séries de vols à main armée dans une zone géographique, avec déploiement de violence notamment à l'encontre des commerçants, du personnel des établissements bancaires mais aussi des représentants de l'ordre. Lorsqu'elles sont pratiquées de nuit, ces attaques peuvent prendre la forme du « casse-bélier » ou de l'arrachement de distributeurs automatiques de billets. Cagoulés, armés de pistolets gros calibres et de fusils à pompe, ces malfaiteurs se déplacent très rapidement grâce à de puissantes voitures volées, n'hésitant pas à ouvrir le feu ni à heurter violemment les forces de l'ordre. Des investigations ont mis en évidence que ces bandes étaient souvent composées d'individus appartenant aux « minorités ethniques non sédentarisées » (expression pudique qui désigne en fait les gitans, tziganes et autres gens du voyage), de jeunes gens des quartiers difficiles et de migrants en provenance des pays de Roumanie ou d'ex-Yougoslavie. Dans nos régions rurales, particulièrement visées par ce type de délinquance itinérante, l'étendue des circonscriptions à surveiller et la dissémination des moyens de police et de gendarmerie ne permettent pas aux unités territoriales de pouvoir s'opposer efficacement à ces bandes particulièrement bien renseignées et organisées. Il lui demande d'indiquer les mesures que l'Etat entend mettre en oeuvre pour remédier à cette situation.

Données clés

Auteur : M. Yves Nicolin

Type de question : Question écrite

Rubrique : Sécurité publique

Ministère interrogé : défense

Ministère répondant : défense

Dates :
Question publiée le 10 décembre 2001
Réponse publiée le 11 mars 2002

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