archéologie
Question de :
M. Pierre Lellouche
Paris (4e circonscription) - Rassemblement pour la République
M. Pierre Lellouche attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur les contraintes de la législation appliquée au patrimoine maritime et sur les restrictions actuelles à sa mise en valeur. En effet, la loi n° 89-874 du 1er décembre 1989 relative aux biens culturels maritimes et modifiant la loi du 27 septembre 1941 portant réglementation des fouilles archéologiques, contrairement à l'objectif visé de garantir la protection, l'exploitation et la mise en valeur des biens culturels maritimes, nuit à la bonne préservation de ce patrimoine par le caractère même du « tout répressif » qui la distingue. La France est un des pays où les initiatives de recherche sont les plus réprimées. La législation y interdit toute fouille ou même toute prospection si l'on n'est pas dûment habilité. La découverte d'un bien culturel doit être purement fortuite. Les inventeurs n'ayant aucune garantie d'un intéressement cachent leurs découvertes ou s'en débarrassent dans des conditions malsaines. Des objets qui pourraient faire la gloire des collections nationales sont fondus ou venus à l'étranger. Les sites archéologiques sont immédiatement détruits pour ne pas subir les entraves ou les retards qu'une fouille officielle ne manquerait pas de susciter. Au contraire, l'Etat de Floride ou le gouvernement des Bahamas, plus récemment celui des Philippines, garantissent à l'inventeur un partenariat avec des archéologues officiels et les musées nationaux en plus d'un pourcentage sur la valeur des biens culturels ainsi mis à jour. Personne n'est lésé. Les objets historiques appartiennent à l'Etat qui éventuellement les rachète à leur inventeur si la valeur est considérable. L'inventeur n'est plus pilleur mais sauveteur d'épaves. La législation française, quant à elle, pénalise l'inventeur et contribue de fait à l'amenuisement d'un patrimoine national qu'elle ne peut pas contrôler. Il lui demande quelles mesures elle entend prendre en vue de dynamiser et de valoriser cette science récente qu'est devenue l'archéologie sous-marine, et quels dispositifs peuvent être envisagés pour adapter la législation aux progrès techniques d'un secteur en pleine évolution et l'emploi qualifié qui y est rattaché.
Auteur : M. Pierre Lellouche
Type de question : Question écrite
Rubrique : Patrimoine culturel
Ministère interrogé : culture et communication, porte-parole du gouvernement
Ministère répondant : culture et communication, porte-parole du gouvernement
Dates :
Question publiée le 8 décembre 1997
Réponse publiée le 16 février 1998