Question de : M. Jacques Myard
Yvelines (5^e circonscription) - Rassemblement pour la République

M. Jacques Myard appelle l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur la nécessité de relancer la politique de coopération et de francophonie de notre nation. L'aide publique française au développement (APD) hors DOM-TOM est passée de 0,50 % à 0,32 % du PNB en cinq ans avec, parallèlement, un effacement très réel de la France en Afrique ; le nombre d'agents en coopération a chu au cours de la même période de 3 200 à 2 000. La France s'abandonne dans « l'euraméricanisme ». Elle sacrifie sa défense, sa recherche, son innovation, sa langue et sa présence dans le monde. Elle délaisse ce qui a fait sa force, sa politique mondiale de grand large, à côté de sa politique européenne. La France s'affaiblit au sein même de l'Union européenne si elle renonce à son propre grand large, et en particulier à l'Afrique, qui fonde en majeure partie son poids spécifique. Sa perte d'influence en Europe va de pair avec son désengagement sur le continent africain. Cette perte d'influence fragilise aussi son siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU où son poids politique se nourrit de son rôle naturel de chef de file des pays francophones. Coopération, aide au développement et francophonie sont donc des éléments qui fondent très largement la place de notre pays dans le monde et dans l'Union européenne. Il n'est pas normal que la France fasse aujourd'hui le parcours inverse de ses principaux partenaires européens : le Royaume-Uni et l'Allemagne, qui s'engagent à nouveau et fortement dans « leur grand large respectif : le Sud et l'Est » ; ce faisant, elle se pénalise et pénalise l'Europe. C'est pourquoi il lui demande quelles mesures il envisage d'arrêter afin de redynamiser notre politique de coopération et de francophonie, et notamment si le Gouvernement envisage un retour de l'APD à 0,5 % du PNB et un retour au nombre d'agents et de volontaires au niveau de 1996.