Question de : M. André Aschieri
Alpes-Maritimes (9^e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert

M. André Aschieri atire l'attention de M. le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur l'échouage régulier de dauphins sur la côte atlantique. Le 18 février, une colonie de dauphins communs, Delphinus delphis, se sont échoués dans une anse de Pleubian (Côtes-d'Armor). Les cétacés, principalement des femelles et des jeunes, dont 53 sont morts tandis que quelques dizaines étaient remis à la mer sains et saufs, se seraient accidentellement laissé enfermer dans une baie peu profonde, fermée à marée basse. Les autopsies pratiquées sur plusieurs dizaines d'animaux, qui ont succombé à cause du stress, de la déshydratation, et étouffés par leur propre poids, n'ont, pour l'heure, pas révélé d'anomalie flagrante. Trois hypothèses majeures peuvent expliquer ces hécatombes : les animaux se déplaceraient le long de lignes géomagnétiques qui les conduiraient parfois dans des zones « piégeuses » ; le groupe aurait tendance à suivre naturellement des leaders qui, en cas de maladie, les mèneraient à leur perte ; leur système d'écholocation serait moins performant dans certaines topographies, le sonar étant peu efficace sur les fonds en pente douce et peu profonds, où l'écho est faible. Outre ces échouages massifs, il faut rappeler les quelque 300 échouages recensés durant la dernière semaine de janvier sur la côte Atlantique - soit trente fois le niveau normal pour cette période de l'année. Les animaux étaient déjà morts lorsqu'ils ont été déposés sur le rivage par la mer. Dans soixante-dix % des cas, ils portaient des signes de capture accidentelle - coupures, mutilations - qui permettent de les attribuer avec certitude à une activité de pêche. Des échouages massifs similaires avaient été observés en 1989, 1991, 1992, 1997, 1999 et 2000 à la même saison. Si le lien avec la pêche semble évident, il reste à expliquer pourquoi ces « dégâts collatéraux » sont aussi ponctuels, alors que la pêche est constante dans ces eaux. Il lui demande donc si des informations supplémentaires pourraient être obtenues par des études plus poussées afin de mettre en place, sur le plan national, un système de surveillance et de protection des bancs de dauphins sur la côte atlantique, en tentant d'expliquer, notamment les échouages en groupe ou les échouages individuels en augmentation.