Question écrite n° 74784 :
pédiatres

11e Législature

Question de : M. Yves Nicolin
Loire (5e circonscription) - Démocratie libérale et indépendants

M. Yves Nicolin attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur l'avenir de la pédiatrie en France. Spécialistes oeuvrant au bon développement physique, psychique et social de l'enfant et de l'adolescent, les pédiatres exercent au centre d'un réseau de soins très complet autour de l'enfant. Ainsi, ils interviennent en étroite complémentarité avec les pédiatres hospitaliers, ils participent à l'accueil des urgences hospitalières, ont un rôle essentiel en maternité dans le cadre du plan périnatalité et effectuent de nombreuses vacations au sein d'établissements tels que les crèches ou institutions d'enfants handicapés. Toutes ces fonctions font des pédiatres des acteurs essentiels du dispositif de santé en France. Ce plan nécessaire de périnatalité qui a été mis en oeuvre par décrets ne tient toutefois aucun compte de la dégradation de la démographie médicale en pédiatrie, obstétrique et anesthésiologie. Aucun support matériel et financier, destiné à améliorer la situation dans les décennies à venir n'accompagne en effet ces textes. Dans les hôpitaux régionaux et le secteur libéral, les nouveaux arrivants se font rares. Ainsi la part des pédiatres libéraux a chuté de 18 % en 15 ans au moment même où doivent être mis en application le plan de périnatalité, la limitation du temps de travail dans les hôpitaux, la récupération obligatoire après les gardes et l'évaluation des besoins en ETP pour assurer les urgences. Pour l'heure, seuls 6,6 % des pédiatres ont moins de 40 ans et le numerus clausus, malgré un léger relèvement cette année, semble insuffisant pour assurer le renouvellement des pédiatres partant à la retraite. Parallèlement, les pédiatres insistent sur le peu d'attractivité exercée par leur profession dont le revenu se situe parmi les plus bas des médecins libéraux : leur niveau de revenu net est de 33 % inférieur à celui du revenu moyen des médecins français, de 45 % en dessous du revenu moyen des spécialistes. La consultation pédiatrique, souvent longue, n'a pas été revalorisée depuis 1995 et une cotisation spécifique de tous les actes pédiatriques a récemment été refusée aux pédiatres par la CNAM. Le plan de périnatalité édifié pour le bien-être de la mère et de l'enfant apparaît, faute de moyens, vidé de son sens. Aussi, il lui demande d'indiquer les projets de gouvernement pour remédier à cette situation.

Données clés

Auteur : M. Yves Nicolin

Type de question : Question écrite

Rubrique : Professions de santé

Ministère interrogé : santé

Ministère répondant : santé

Dates :
Question publiée le 1er avril 2002
Réponse publiée le 29 avril 2002

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