Question écrite n° 75266 :
Equateur-Galapagos

11e Législature

Question de : M. André Aschieri
Alpes-Maritimes (9e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert

M. André Aschieri attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les dommages causés par la croissance de la population et du nombre de touristes sur l'écosystème de l'archipel des Galapagos. Une longue série de dangers menacent en effet l'un des écosystèmes les plus riches au monde. Par exemple, sur les centaines de milliers de tortues géantes qui pullulaient sur l'archipel avant l'arrivée de l'homme, moins de 15 000 ont survécu ; 3 des 14 espèces qui existaient ont totalement disparu et pour une quatrième il ne reste plus qu'un spécimen vivant. Parallèlement, le tourisme et la pêche ont causé des ravages dans le milieu marin. Les autopsies de tortues marines effectuées par la station de recherche Darwin montrent que des bêtes sont mortes d'avoir avalé des objets en plastique jetés par-dessus bord des paquebots de croisière. On a découvert des otaries qui ont eu le museau - particulièrement sensible chez elles - coupé en jouant avec des boîtes de conserve tombées au fond de l'eau. Une réglementation stricte a été mise en oeuvre mais elle n'est pas toujours respectée. Les touristes ont rendu de nombreux animaux dépendants d'eux pour la nourriture. Les scientifiques ont enregistré une nette augmentation de la nervosité et de l'agressivité chez les otaries. De laboratoire naturel de la faune et de la flore, les îles sont devenues un laboratoire d'observation de l'influence de l'homme sur tout un écosystème. Les visiteurs contribuent inconsciemment à la dissémination des graines, des spores et des insectes d'une île à l'autre en les transportant sur leurs vêtements et les semelles de leurs chaussures. Les fourmis rouges récemment introduites, dont beaucoup ont été amenées à bord d'avions et de bateaux, devraient bouleverser l'équilibre précaire de la population des insectes, lesquels font eux-mêmes partie de l'alimentation de nombreux oiseaux. Le tourisme a pris son essor dans les années soixante et soixante-dix, favorisé par les besoins en devises étrangères de l'Etat équatorien pour payer le service de son énorme dette extérieure. Sa croissance a eu pour conséquence directe une augmentation de l'immigration en provenance du continent. La plupart des nouveaux venus ont trouvé du travail grâce à la mer. Rapidement, les îles sont devenues la région la plus riche du pays, et la population est passée de 6 000 habitants à 16 000 en dix ans. Elle croît au rythme de 12 % par an. Ensemble, touristes et immigrés accentuent la pression sur les ressources déjà rares des Galapagos, de l'eau douce aux produits de la mer. Les villages isolés de pêcheurs se dotent de discothèques, de restaurants et d'hôtels. Les plongeurs locaux auraient déjà provoqué des ravages dans les formations de corail noir, transformant leur prise en bijoux pour les touristes. Il lui demande si des mesures ne pourraient pas être adoptées sur le plan international afin de limiter les conséquences anthropiques néfastes sur l'environnement dans ces îles.

Données clés

Auteur : M. André Aschieri

Type de question : Question écrite

Rubrique : Relations internationales

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères, coopération et francophonie

Date :
Question publiée le 15 avril 2002

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