Question écrite n° 75408 :
automobiles et cycles

11e Législature

Question de : M. André Aschieri
Alpes-Maritimes (9e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert

M. André Aschieri attire l'attention de M. le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur l'efficacité douteuse des pots catalytiques. En effet, ceux-ci devaient rendre la voiture propre, mais en rejetant des particules métalliques dans l'air, ils empoisonnent l'atmosphère et menacent la santé humaine. Les convertisseurs catalytiques, conçus pour rendre les pots d'échappement plus propres, polluent l'environnement. Ainsi, d'après la revue britannique Science, des chercheurs français et italiens ont trouvé des traces de métaux, attribuées aux pots catalytiques, dans des régions reculées du Groenland, ce qui tendrait à prouver que le problème ne se limite pas aux villes ou aux autoroutes. Il est désormais de notoriété publique que, par exemple, les travailleurs de l'industrie de raffinage du platine, l'un des métaux utilisés dans la fabrication des convertisseurs catalytiques, connaissent un taux d'asthme sévère supérieur à la moyenne. Concernant les pots catalytiques, le platine, le palladium et le rhodium catalysent les réactions de conversion des hydrocarbures, du monoxyde de carbone et des oxydes d'azote en émissions moins nocives qui sont essentiellement de l'eau, de l'azote et du gaz carbonique. Mais une récente étude de la Commission européenne a révélé que les pots d'échappement des voitures rapides corrodent les convertisseurs catalytiques, provoquant l'expulsion de particules microscopiques contenant ces métaux. Des chercheurs européens ont trouvé que les concentrations de métaux dans la neige au centre du Groenland étaient en augmentation constante depuis 1976. Les taux de rhodium sont déjà 120 fois supérieurs à ceux relevés dans la glace vieille de sept mille cinq cents ans. Les niveaux de palladium et de platine ont été multipliés respectivement par 80 et 40. Les taux de platine et de rhodium dans la neige datant du milieu des années 90 se rapprochent de ceux des pots d'échappement étudiés dans le cadre d'une autre recherche. Pour ces chercheurs, cela signifie qu'une grande partie de l'augmentation des taux de platine et de rhodium peut être imputée aux convertisseurs catalytiques. Ces métaux, et notamment le palladium, peuvent s'accumuler dans les plantes et chez les animaux, et ainsi pénétrer la chaîne alimentaire. Les chercheurs ont ainsi découvert que le crustacé d'eau douce Asellus aquaticus absorbe le palladium contenu dans les sédiments. Il s'interroge donc sur l'utilité écologique des « pots vert » et lui demande, en conséquence, quelles mesures pourraient être adoptées pour limiter, au besoin, ces dégâts environnementaux.

Données clés

Auteur : M. André Aschieri

Type de question : Question écrite

Rubrique : Déchets, pollution et nuisances

Ministère interrogé : aménagement du territoire et environnement

Ministère répondant : fonction publique, réforme de l'Etat et aménagement du territoire

Date :
Question publiée le 15 avril 2002

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