Question écrite n° 8192 :
DOM : Guadeloupe

11e Législature

Question de : M. André Aschieri
Alpes-Maritimes (9e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert

M. André Aschieri attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur la situation sanitaire de l'île de la Désirade. La population de la Désirade, petite île de 1 600 habitants éloignée de 15 kilomètres de la Guadeloupe, a été victime de problèmes graves de santé. Il y a eu deux épidémies : la première entre octobre 1995 et juin 1996, la deuxième entre avril 1997 et juin 1997. La première épidémie s'est arrêtée brutalement fin juin 1996 lorsque le médecin de l'île a demandé à tous les Désiradiens de ne plus boire l'eau du réseau. L'enquête menée par deux épidémiologistes du RNSP (réseau national de santé publique), à la demande de la DDASS locale, fin juillet 1996 (soit dix mois après le début de la première épidémie, et trois semaines après la fin) a conclu : qu'il n'y avait jamais eu de problèmes de santé publique sur la Désirade ; que la population a été victime d'une psychose collective ; que les responsables de cette psychose sont les deux médecins qui s'occupaient de la population ; enfin, que la qualité de l'eau était irréprochable. Cependant : le médecin de l'île qui a osé mettre en cause l'eau, avec virulence et publiquement, a été poignardé. Il a suffi de deux jours d'enquête aux gendarmes pour conclure à une tentative de suicide. Or cette conclusion a été mise en pièce par un médecin légiste ; l'ordre régional des médecins a donné raison aux deux praticiens qui ont été mis en cause par le rapport du RNSP et par la DDASS locale ; les rares analyses d'eau effectuées au cours de la première épidémie et rendues publiques concluent à une eau non potable ; la campagne des autorités sanitaires, en mars 1997, en faveur de la qualité de l'eau, déclenche la deuxième épidémie. Celle-ci s'arrête tout aussi brutalement que la première, dès que les médias mettent les Désiradiens en garde contre l'eau du réseau. Il lui demande ce qu'il compte faire pour venir en aide à une population pauvre, victime de problèmes graves de santé et qui a le sentiment d'être abandonnée par le pouvoir politique et par la DDASS locale.

Données clés

Auteur : M. André Aschieri

Type de question : Question écrite

Rubrique : Outre-mer

Ministère interrogé : santé

Ministère répondant : santé

Dates :
Question publiée le 22 décembre 1997
Réponse publiée le 16 mars 1998

partager