prêts
Question de :
M. Georges Sarre
Paris (6e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert
M. Georges Sarre attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'exposition des banques françaises en Asie. Il s'inquiète en effet des résultats d'une récente étude réalisée par Paribas, établissant que les engagements de la Société générale, d'Indosuez (groupe Crédit agricole) et du Crédit lyonnais représentent respectivement 56 %, 79 % et 117 % de leurs fonds propres dans les cinq pays les plus en difficulté de la région - Thaïlande, Corée du Sud, Indonésie, Malaisie et Philippines. Selon cette étude, il apparaît notamment que le Crédit lyonnais et la Société générale sont respectivement engagés à hauteur de 3,78 et 3,18 milliards de dollars en Corée du Sud - soit 66 % et 28 % de leurs fonds propres respectifs. Il note certes que la majeure partie de ces engagements en Asie est constituée de crédits interbancaires, que les Etats asiatiques concernés semblent suffisamment forts pour reprendre à leur compte en cas de défaillance des banques locales. Il prend également acte de la position officielle des professionnels du secteur, pour qui l'exposition globale des banques françaises sur la zone asiatique reste limitée, dans la mesure où les deux tiers des 350 milliards de francs d'encours de crédits dans cette région sont constitués de prêts commerciaux à court terme présentant un risque faible, tandis que le solde concernerait des crédits à moyen et long terme garantis par la Coface. Il rappelle cependant que nous sommes selon certains - dont M. Michel Pébereau, président de la BNP - en présence d'« une situation dangereuse et si toutes les mesures n'étaient pas prises en temps et en heure elle pourrait devenir très dangereuse ». Il estime de plus que les crédits commerciaux consentis aux entreprises asiatiques par les banques françaises pourraient leur réserver de mauvaises surprises, compte tenu de la forte dégradation de l'environnement économique des pays de la région, où la bulle immobilière et l'accumulation de créances douteuses ont fini par saper les fondements des systèmes bancaire et financier. Il se préoccupe de même des pertes d'exploitation significatives - estimées à 3,55 et 4,33 milliards de francs respectivement pour le Crédit lyonnais et la Société générale par la récente étude Paribas - que pourraient enregistrer certaines banques françaises en Asie, même si leurs engagements asiatiques ne semblent pas remettre en cause pour autant leur solvabilité. En effet, une amplification de la crise pourrait se traduire à terme par une dégradation significative des profits des banques françaises concernées. Soulignant que les filiales asiatiques des banques françaises se consacrent principalement aux activités de marché et à la gestion des capitaux, il se soucie enfin des répercussions en termes d'emploi que le fort dégonflement des volumes de transactions traités et des commissions versées, conséquences du spectaculaire retournement à la baisse des marchés asiatiques, ne manqueront pas d'avoir sur le dispositif bancaire français dans cette région. Il aimerait donc connaître la position du Gouvernement sur les différents aspects de ce dossier.
Auteur : M. Georges Sarre
Type de question : Question écrite
Rubrique : Banques et établissements financiers
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 29 décembre 1997
Réponse publiée le 24 août 1998