Question de : M. Georges Sarre
Paris (6^e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert

M. Georges Sarre attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la décision de la France de fermer la « Casa de Francia », centre culturel français de Saint-Domingue. M. Georges Sarre s'interroge tout d'abord sur les conditions dans lesquelles a été prise cette décision - qui serait intervenue, selon un journal du soir, « sans concertation avec les usagers ou avec les autorités culturelles du pays hôte » -, ainsi que sur les motifs qui l'ont inspirée. Il prend acte à cet égard du communiqué de M. l'ambassadeur selon lequel le centre culturel français de Saint-Domingue ne devrait pas être fermé mais fusionner avec l'Alliance française locale par souci d'économie, mais il s'interroge sur la compatibilité du projet de transformation du site actuel de la « Maison de France » en bureaux de l'ambassade avec le souci d'économie avancé, compte tenu de son coût - soit quelque 6 millions de francs. Il rappelle ensuite que la résidence abritant actuellement le centre culturel français de Saint-Domingue est un témoignage fort de la profonde francophilie de ce pays : cette ancienne demeure coloniale, qui appartient au patrimoine historique dominicain, a en effet été gracieusement mise à la disposition de la France en 1978, pour une durée de trente ans, par l'ancien président Joaquim Balaguer. Dans ce contexte, il s'inquiète de ce qu'un tel changement d'affectation de l'édifice puisse apparaître, aux yeux de nos partenaires, comme un désengagement culturel de la France en République dominicaine, alors même que ce pays a récemment rendu obligatoire l'enseignement de la langue française - au même titre que la langue anglaise - dès l'école primaire. Il se déclare enfin particulièrement sensible à l'initiative de M. Victor Victor, principal conseiller culturel du président dominicain Leonel Fernandez, qui demanda récemment au Gouvernement français de « tout faire pour maintenir et réactiver cet important centre d'échanges culturels », compte tenu du « grand travail de diffusion de la culture française réalisé par la Maison de France, qui s'est convertie en espace d'échange entre la culture dominicaine et la culture antillaise » - ainsi qu'à la pétition dans ce sens que signèrent plusieurs centaines d'intellectuels dominicains -, qui témoignent toutes deux des fortes attentes que suscite la politique culturelle extérieure de la France dans ce pays. Inquiet du coup ainsi porté à la présence culturelle française dans un pays foncièrement francophile, il lui demande quelle suite il compte donner à ce dossier.