politique de l'éducation
Question de :
M. Yves Durand
Nord (11e circonscription) - Socialiste
Question posée en séance, et publiée le 5 avril 2000
M. le président. La parole est à M. Yves Durand.
M. Yves Durand. Monsieur le président, ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale. («Ah !» sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Un député du groupe du Rassemblement pour la République. On va comparer !
M. Yves Durand. Depuis bientôt trois ans, le Gouvernement a engagé avec courage des réformes nécessaires dans l'éducation nationale. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) Aujourd'hui, la poursuite de ces réformes est réclamée par l'immense majorité des enseignants et par la totalité des associations de parents d'élèves.
L'objectif de ces réformes est l'égalité des chances et l'aide à ceux qui en ont le plus besoin. C'est là notre conception du pacte républicain. Est concerné, entre autres, mais pas uniquement, l'enseignement professionnel, qui est trop souvent considéré comme une filière sans issue, alors qu'il doit devenir un pôle d'excellence du système éducatif.
Monsieur le ministre, nous le savons, initier et conduire ces réformes demande du courage et de la détermination. En même temps, cela nécessite, si l'on veut convaincre, de fournir des explications à chaque acteur du système éducatif.
Dès votre arrivée dans ce ministère, vous avez ouvert des discussions avec les organisations syndicales. Pouvez-vous déjà nous dire si ces discussions ont permis de dégager des points d'accord avec les organisations syndicales que vous avez reçues ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. - Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. Jack Lang, ministre de l'éducation nationale. Monsieur le député, le souhait du Gouvernement - et j'accomplis cette mission en son nom avec Jean-Luc Mélenchon, ministre délégué à l'enseignement professionnel - est de redonner confiance à l'ensemble des partenaires de l'éducation nationale: professeurs, chefs d'établissement, parents, élèves, étudiants. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Ce dialogue, que j'ai souhaité ouvrir voilà quelques jours, est destiné, non pas à se croiser les bras, mais à innover («Ah !» sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants) dans un esprit positif, constructif et pragmatique. (Rires, exclamations et applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Cet état d'esprit a déjà porté ses fruits («Ah !» sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants) puisque, aujourd'hui même, j'ai le plaisir d'annoncer à l'Assemblée nationale que nous sommes sortis de la crise des lycées professionnels. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. - Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Avec le ministre de l'enseignement professionnel, nous avons conclu ce matin une base d'accord.
M. Patrick Devedjian. Qui paie ?
M. le ministre de l'éducation nationale. Elle répond à deux principes: d'une part, la reconnaissance en égale dignité des professeurs de l'enseignement professionnel («Ah !» sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants) et de leurs collègues de l'enseignement général et technologique;...
M. Patrick Devedjian. Combien cela coûtera-t-il ?
M. le ministre de l'éducation nationale. ... d'autre part, la poursuite et l'amplification des réformes pédagogiques engagées. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Ces réformes pédagogiques seront fondées d'abord sur la confiance aux professeurs pour le suivi des stages, pour la mise au point des projets pluridisciplinaires (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants)...
Vos hurlements, mesdames et messieurs de l'opposition, ne changent rien ! Je comprends bien qu'un accord positif qui permet de sortir de la crise vous mécontente (Mêmes mouvements), mais cet accord est là et bien là ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.) Il comporte aussi toute une série d'actions positives pour soutenir les élèves en mathématiques et en français, pour créer des postes de chefs de travaux dans les formations tertiaires.
M. Maurice Leroy. C'est la langue de bois !
M. le ministre de l'éducation nationale. Ce plan, que nous avons arrêté ce matin, est applicable dès la rentrée prochaine puisqu'un effort a été décidé en accord avec le Premier ministre pour moderniser les équipements pédagogiques. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Malgré vos hurlements, je conclus. (Nouvelles exclamations sur les mêmes bancs.)
M. le président. Mes chers collègues, je vous en prie !
M. le ministre de l'éducation nationale. Il est étrange de voir à quel point notre réussite suscite chez vous l'impatience et la colère ! (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. Maurice Leroy. C'est vraiment la langue de bois !
M. le ministre de l'éducation nationale. Un large consensus s'est dégagé pour que notre enseignement professionnel soit modernisé, pour que les jeunes bénéficient d'une véritable insertion professionnelle et pour que notre économie puisse compter sur des jeunes qualifiés. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) N'en déplaise à la droite (Protestations sur les mêmes bancs), jour après jour, en pleine harmonie avec le pays, nous continuerons ces réformes dans le même état d'esprit ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste - Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Auteur : M. Yves Durand
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement
Ministère interrogé : éducation nationale
Ministère répondant : éducation nationale
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 5 avril 2000