Question au Gouvernement n° 219 :
durée du travail

11e Législature

Question de : M. Robert Honde
Alpes-de-Haute-Provence (2e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert

Question posée en séance, et publiée le 3 décembre 1997

M. le président. La parole est à M. Robert Honde.
M. Robert Honde. Madame la ministre de l'emploi et de la solidarité, au lendemain de la conférence nationale sur l'emploi, le patron des patrons, M. Jean Gandois, démissionnait de la présidence du CNPF.
M. Thierry Mariani. Il a eu raison !
M. Jean-Michel Ferrand. C'est courageux !
M. Robert Honde. Cette organisation patronale est en crise. Selon un quotidien de ce matin, elle montre des signes de sclérose.
Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. C'est faux !
M. Pierre Lellouche. Nationalisez-la !
M. Robert Honde. Madame la ministre, les patrons français souhaitent le dialogue sur le terrain de leurs entreprises sur la question des trente-cinq heures.
Le successeur annoncé de M. Gandois semble peu enclin à favoriser ce dialogue. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française.)
M. Thierry Mariani. C'est du chantage !
M. Robert Honde. Il s'est fixé, semble-t-il, pour objectif de déstabiliser le Gouvernement.
M. Thierry Mariani. Il a raison !
M. Robert Honde. On ne peut qu'être inquiet devant de telles déclarations.
Mme Yvette Benayoun-Nakache. En effet !
M. Robert Honde. Car le patronat sortirait là de son rôle.
M. Louis de Broissia. Et la CGT ?
M. Robert Honde. Devant ces déclarations agressives, quelles démarches comptez-vous prendre pour que le dialogue social retrouve toute sa nécessaire sérénité ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Radical, Citoyen et Vert et du groupe socialiste.)
M. Jean-Michel Ferrand. Abolissez le patronat !
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité.
Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité. Monsieur le député, je ne pense pas qu'il soit utile de commenter ici, longuement, en tout cas pas de manière polémique, les déclarations d'un candidat à la présidence du CNPF. («Très bien !» sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)
Dans le contexte actuel, que vient de rappeler M. le secrétaire d'Etat au budget, ce serait une erreur de faire croire à l'étranger, comme en France, que le patronat et les entreprises sont ligués contre les autres catégories, les chômeurs, les salariés ou le Gouvernement. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe Radical, Citoyen et Vert et sur plusieurs bancs du groupe communiste.)
Je ne suis pas sûre que M. Seillière, par des propos sans doute excessifs, voire maladroits dans une période de campagne, ait rendu service aux entreprises. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.)
Je crois que le rôle d'un président du CNPF est de les aider à se battre sur les marchés étrangers, à innover, à avoir des ressources humaines plus innovantes, meilleures (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert. - Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française), et non pas de leur demander de prendre des positions politiques alors qu'elles se battent quotidiennement pour leur survie et pour leur développement.
Je souhaite vivement qu'après son élection,...
M. Pierre Lellouche. Ne vous inquiétez pas !
Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. ... car je pense qu'il sera élu, le CNPF retrouve le chemin d'une grande organisation syndicale patronale, négociant au niveau interprofessionnel - autrement à quoi bon avoir des organisations patronales ? - demandant à ses entreprises d'être performantes, toujours innovantes, y compris dans les ressources humaines, et défendant leurs intérêts, comme c'est normal, mais dans une relation avec l'Etat qui doit être d'un tout autre ordre que les critiques que nous avons pu entendre
M. Arnaud Lepercq. Et réciproquement !
Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. Et réciproquement, en effet, comme nous le faisons ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert et sur plusieurs bancs du groupe communiste.)

Données clés

Auteur : M. Robert Honde

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Travail

Ministère interrogé : emploi et solidarité

Ministère répondant : emploi et solidarité

Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 3 décembre 1997

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