Question au Gouvernement n° 2341 :
terrorisme

11e Législature

Question de : M. Renaud Muselier
Bouches-du-Rhône (5e circonscription) - Rassemblement pour la République

Question posée en séance, et publiée le 25 octobre 2000

M. le président. La parole est à M. Renaud Muselier.
M. Renaud Muselier. Monsieur le président, j'adresse cette question à M. le Premier ministre au nom du groupe RPR, du groupe UDF et du groupe DLI. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants. - Exclamations et rires sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)
Vendredi, cent kilos d'explosif ont été découverts dans une voiture à Marseille, à la suite d'un coup de téléphone anonyme. Ce véhicule piégé n'avait qu'un seul but: tuer. En effet, l'heure de l'explosion annoncée ne correspondait pas à l'heure de la minuterie. Je tiens donc à rendre hommage à l'efficacité des forces de police, au courage des artificiers et au sang-froid des Marseillais. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) Ils ont tous réagi comme il le fallait, au moment où il le fallait et dans la plus grande dignité.
Néanmoins, je me dois ici de citer un correspondant anonyme: «On doit considérer cela comme un avertissement à Jospin, car lui seul connaît nos attentes et nos revendications.» Alors, monsieur le Premier ministre, qu'avez-vous pu dire ou promettre qui entraîne la pose d'engins piégés visant à tuer nos concitoyens ? (Vives protestations sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert. - «C'est nul !» sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le président. Mes chers collègues, je vous en prie !
M. Renaud Muselier. Nous venons d'apprendre qu'un attentat à l'explosif a été perpétré cette nuit à Ajaccio contre la permanence de mon collègue et ami Roland Francisci. Heureusement, il n'y a que des dégâts matériels ! Par ailleurs, depuis quinze jours, se succèdent à un rythme alarmant des agressions et des incendies contre des édifices religieux.
Dans ce contexte, je souhaiterais, monsieur le Premier ministre, que vous nous présentiez les mesures que vous allez prendre pour ne pas laisser les Français sous la crainte d'un terrorisme renaissant ou d'attentats aveugles. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants. - Huées sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Lionel Jospin, Premier ministre. Monsieur le député, dans ma vie personnelle, comme dans ma vie publique, quand je reçois une lettre anonyme, je la mets au panier ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.) Je m'étonne donc qu'un député de la République interpelle le Premier ministre sur la base d'un appel anonyme (Mêmes mouvements) et qu'il accorde crédit à une personnalité obscure qui revendique la possibilité d'un attentat contre le Premier ministre de son pays, monsieur Muselier ! (Mêmes mouvements.)
Je m'étonne d'autant plus de la nature oblique de votre question que, s'agissant de la méthode qui est la mienne - et celle du Gouvernement - depuis le début à propos de la Corse, je n'ai eu, quant à moi, de conciliabule particulier avec personne ! (Applaudissements sur les mêmes bancs.) Je n'ai eu d'entretiens occultes avec personne ! (Mêmes mouvements.) Je n'ai organisé de conférences de presse dans le maquis avec personne ! (Vifs applaudissements sur les mêmes bancs.) Je n'ai reçu personne à la halte-garderie du ministère de l'intérieur ! (Applaudissements sur les mêmes bancs.) En revanche, j'ai discuté ouvertement et publiquement avec l'ensemble des élus de la Corse. Je ne suis tenu que par cela et c'est de cette façon que je continuerai à avancer avec le Gouvernement. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert. - Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie farnçaise-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)

Données clés

Auteur : M. Renaud Muselier

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Ordre public

Ministère interrogé : Premier Ministre

Ministère répondant : Premier Ministre

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 25 octobre 2000

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