Question au Gouvernement n° 2514 :
politique des transports

11e Législature

Question de : M. Yves Cochet
Val-d'Oise (7e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert

Question posée en séance, et publiée le 20 décembre 2000

M. le président. La parole est à M. Yves Cochet.
M. Yves Cochet. Ma question s'adresse à M. le minisre des transports.
Le bilan des transports par automobile ou par camion est aujourd'hui très accablant: participation croissante à la dérive de l'effet de serre, pollution et thrombose urbaine généralisée, 8 000 morts par an, 12 000 handicapés, des dizaines de milliers de blessés, c'est insupportable, nous ne voulons plus vivre dans des villes agressives et polluées.
Bien sûr, le Gouvernement a pris des mesures. Il y a quinze jours, par exemple, monsieur le ministre, vous présentiez avec Mme Voynet et M. Pierret un programme national pour l'efficacité énergétique. Hier, vous inauguriez le tramway de Lyon. Dans le même temps, le préfet de la région Ile-de-France présentait le plan de déplacement urbain de la région.
Je crains, hélas ! et les évolutions le montrent, que ces mesures soient insuffisantes. Du point de vue budgétaire, du point de vue politique, du point de vue même des objectifs, les mesures proposées manquent d'ambition, et la logique même de la croissance automobile et de la croissance des camions n'est pas inversée.
Ma question est donc très simple. Nous sommes à quelques jours du troisième millénaire, paraît-il. Quelle politique des transports radicalement différente pouvez-vous évoquer, afin que nous puissions, au troisième millénaire, respirer en ville et ne pas nous tuer sur les routes ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe Radical, Citoyen et Vert et du groupe socialiste.)
M. le président. Vaste question !
La parole est à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement.
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement. Monsieur le député, vous avez évoqué la question de la sécurité routière et vous avez eu raison. Il y a eu, en effet, plus de 8 000 morts l'an dernier ! Cela dit, l'action du Gouvernement commence à porter de premiers fruits puisque, d'ores et déjà, plusieurs centaines de vies auront pu être épargnées grâce à l'action menée dans ce domaine avec continuité et ténacité depuis 1997.
Vous avez évoqué la politique d'économies d'énergies et les difficultés rencontrées notamment à la conférence de La Haye. Je comprends d'ailleurs la déception qui peut en résulter. J'agis avec Mme Voynet et M. Pierret non seulement dans le domaine des transports mais aussi dans celui du logement, et c'était l'objet de la conférence de presse que nous avons faite en commun.
Oui, il faut une nouvelle politique des transports qui favorise en quelque sorte un nouvel équilibre, c'est-à-dire qu'il faut mettre fin à l'hypertrophie de la présence de la voiture dans les villes et à celle des camions sur les routes. Il faut vraiment mener une politique en faveur du rail, de la voie fluviale et même du cabotage maritime. (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)
Regardez ce que nous faisons, monsieur le député, et ne vous privez pas de le prendre à votre compte puisque vous dites vous battre pour cela.
Quand les crédits pour les transports collectifs sont quasiment doublés pour 2001 par rapport à ce que nous avons trouvé, il y a un changement, et un changement sensible.
Quand nous faisons la loi sur la sécurité et le renouvellement urbains, qui prévoit une autre politique des déplacements dans la ville, il y a un changement et il est sensible.
Quand le Gouvernement soutient financièrement la réalisation de 186 kilomètres de tramway dans les principales villes de province, il y a un changement, et il est sensible.
Quand, dans un contrat de plan, les dépenses prévues pour le ferroviaire sont multipliées par dix par rapport au contrat de plan précédent, il y a un changement, et un changement sensible.
Quand, à l'échelle de l'Europe, la France réussit à faire accepter l'idée d'un réseau ferré de fret européen pour le transport international des marchandises, il y a un changement, et il est sensible.
Quand nous lançons une politique non seulement du transport combiné, mais aussi du ferroutage, pour mettre des camions et des automobiles sur le rail, il y a un changement, et c'est ce changement qu'il faut encourager et amplifier. (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et sur de nombreux bancs du groupe socialiste.)

Données clés

Auteur : M. Yves Cochet

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Transports routiers

Ministère interrogé : équipement et transports

Ministère répondant : équipement et transports

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 20 décembre 2000

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