Question de : M. Roger Meï
Bouches-du-Rhône (10^e circonscription) - Communiste
Question posée en séance, et publiée le 13 juin 2001

M. le président. La parole est à Roger Meï, pour le groupe communiste.
M. Roger Meï. Ma question s'adresse à M. le ministre des transports.
Le président de la République, le directeur de la SNCF, celui de RFF, et vous-même, monsieur le ministre, venez d'inaugurer le TGV Marseille-Paris le 7 juin. C'est une magnifique réalisation de la technique française dont tous, du cheminot au président, peuvent être fiers, comme nous en sommes fiers nous-mêmes. Mais, dans la région PACA, comme, j'imagine, dans d'autres régions françaises, aucun progrès n'a été accompli depuis une centaine d'années dans les transports de voyageurs par la SNCF: Marseille-Nice, 200 kilomètres, plus de deux heures; Aix-Marseille, 25 kilomètres, quarante minutes... quand on arrive à l'heure ! Et je ne parle pas des embouteillages sur les autoroutes pour entrer à Marseille ni des immenses difficultés pour trouver une place de parking.
Aussi, si l'on peut être fier de la réussite technologique du TGV, je voudrais faire part de la frustration des habitants de ma région comme de celle des millions de personnes qui sont obligées d'emprunter les transports régionaux pour aller travailler.
Même si la loi de décentralisation confère aux régions la responsabilité des transports régionaux, elle ne dédouane pas la SNCF et l'Etat de la responsabilité de n'avoir rien fait depuis si longtemps.
Monsieur le ministre, vous avez vous-même fortement insisté sur la priorité que vous voulez donner aux transports régionaux de voyageurs. Les contrats de plan Etat-régions sont signés. La nouvelle majorité régionale de PACA a retenu comme priorité pour la SNCF, dans le plan 2000-2006, le doublement de la ligne Aix-Marseille, le triplement de la ligne Aubagne-Marseille et l'amélioration de la ligne Grasse-Cannes-Nice. Plus de 3 milliards de francs sont inscrits. Ne pensez-vous pas qu'il est temps de mettre en place des procédures d'urgence pour réaliser au plus vite ces transports régionaux qui intéressent au quotidien nos concitoyens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement.
M. Pierre Lequiller. Qui remercie M. Meï pour sa question !
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement. Monsieur le député,...
Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. Camarade !
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. ... je regrette que la longueur de la question de M. Demange (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants) prive les téléspectateurs de la réponse que je vais vous faire. (Exclamations sur les mêmes bancs.)
Je vous ai vu, parmi d'autres, en Avignon lors de l'inauguration du TGV Méditerranée. Comme vous, je veux saluer la performance non seulement technologique, mais aussi sociale que représente ce train à grande vitesse, qui mettra Marseille à trois heures de Paris et ajouterait M. Clary, Nîmes à deux heures cinquante et une de la capitale.
M. Francis Delattre. Et Béziers ?
M. Alain Juppé. Et Bordeaux ?
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. Il faut saluer la performance du secteur public, de la SNCF et des cheminots, si souvent dénigrés par les chantres du libéralisme présents dans cet hémicycle. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. Alain Juppé. Des noms !
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. S'agissant de l'avenir, l'ordre du jour est maintenant à la recherche d'une plus grande efficacité, au développement accru du transport ferroviaire de voyageurs et de marchandises et à l'embauche de personnels ayant le statut de cheminot.
Dans un peu plus de six mois, nous généraliserons la régionalisation du transport express de voyageurs cette réforme importante traduit la volonté de décentralisation du Gouvernement.
Dans les nouveaux contrats Etat-région, les moyens consacrés au transport ferroviaire sont multipliés par huit par rapport aux contrats précédents; c'est donc une avancée.
Cela dit, bien que nous soyons dans une période de croissance, nous rencontrons, tant pour réaliser les études que pour engager les procédures, des difficultés, que nous nous efforçons de résoudre afin de réaliser tout ce qui est prévu.
Pour ce qui est de votre région, monsieur le député, l'Etat et la région PACA ont décidé de réaliser la première phase de la liaison Marseille-Gardanne-Aix. L'enquête d'utilité publique sera lancée dès l'an prochain, comme pour la ligne Aubagne-Marseille.
Vous le voyez, nous faisons tout pour que le transport ferrovaire permette de satisfaire les besoins des voyageurs, tant pour les liaisons à grande vitesse que pour les liaisons régionales, et qu'il constitue la réponse appropriée au développement du transport de marchandises. (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et du groupe socialiste.)