football
Question de :
M. Jean Leonetti
Alpes-Maritimes (7e circonscription) - Union pour la démocratie française-Alliance
Question posée en séance, et publiée le 11 octobre 2001
M. le président. Pour le groupe UDF, la parole est à M. Jean-Antoine Leonetti.
M. Jean-Antoine Leonetti. Ma question sera reprise par notre doyen Charles Ehrmann sur un autre aspect.
Monsieur le ministre délégué à la ville, samedi dernier, la fête du football a été gâchée par l'interruption du match France-Algérie à la soixante-seizième minute de jeu. En fait, pour nombre d'entre nous, elle avait été gâchée avant, la première minute même lorsque nous avons entendu siffler La Marseillaise par une grande partie du public. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance, du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. Lucien Degauchy. C'était scandaleux !
M. Jean-Antoine Leonetti. Ces faits démontrent à l'évidence que notre machine républicaine à intégrer est en panne, sans doute plus encore par le manque de repères et de message républicain adressé à notre jeunesse que par l'existence d'une exclusion sociale.
Monsieur le ministre, à la télévision, vous vous êtes déclaré « surpris » par cette attitude. La simple surprise de la part d'un ministre ne suffit pas. Ne partagez-vous pas notre inquiétude et n'avez-vous pas, comme de nombreux Français, quelle que soit leur origine, ressenti à la fois de l'indignation et de la tristesse en entendant conspuer notre hymne national dans le Stade de France ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance, du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué à la ville.
M. Claude Bartolone, ministre délégué à la ville. Monsieur le député, comme vous, j'ai été surpris et peiné de constater qu'une grande partie des spectateurs qui étaient dans le Stade de France samedi soir, qui avaient célébré la victoire de l'équipe de France lors de la Coupe du monde de football, qui avaient pour bon nombre d'entre eux défilé sur les Champs-Elysées avec des drapeaux bleu, blanc, rouge (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants) s'étaient conduits de cette manière.
Dès ce matin, puisque vous faites référence à cette déclaration, j'ai souhaité que, très vite, toutes celles et tous ceux qui sont issus de l'immigration, les parents comme les plus jeunes, et qui ont réussi dans la société française, qui se sentent bien sur cette terre de liberté puissent s'exprimer à haute voix pour expliquer à ces jeunes pourquoi ils ont commis une erreur en se conduisant ainsi. (Exclamations sur les mêmes bancs.)
Je vois dans ces événements une raison supplémentaire de nous mobiliser pour accomplir ce qu'on attend encore des responsables politiques et réussir l'intégration. Je pense que l'intégration culturelle est aujourd'hui réussie. Ce sont bien souvent des jeunes et des adultes qui se reconnaissent dans les points de repère de notre société - y compris les points de repère de la société de consommation -, et qui constatent aujourd'hui qu'ils ont aussi droit à l'intégration économique et sociale. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
C'est ce que j'ai retenu comme leçon, qui nous a tous peinés. Mais, au lieu d'y voir une fin, j'y vois une raison supplémentaire de nous mobiliser pour que la République triomphe. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)
M. Thierry Mariani. C'était creux !
Auteur : M. Jean Leonetti
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Sports
Ministère interrogé : ville
Ministère répondant : ville
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 11 octobre 2001