Question au Gouvernement n° 2995 :
Amérique centrale

11e Législature

Question de : M. Jean-Jacques Filleul
Indre-et-Loire (2e circonscription) - Socialiste

Question posée en séance, et publiée le 18 octobre 2001

M. le président. La parole est à M. Jean-Jacques Filleul, pour le groupe socialiste.
M. Jean-Jacques Filleul. Ma question s'adresse à M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie.
Monsieur le ministre, il est une région du monde qui mérite notre attention dans cette sombre période de désordre mondial : je veux parler de l'Amérique centrale.
La Journée mondiale contre la faim, qui s'est tenue hier, n'exprime rien d'autre que l'ambition de nous mobiliser pour faire face à la misère de ces peuples du Guatemala, du Salvador, du Honduras, du Nicaragua.
Que n'ont-ils pas subi depuis 1998 ? Le cyclone Mitch, qui a fait 1 500 000 sinistrés, les tremblements de terre au Salvador et, à présent, une terrible sécheresse dont les conséquences viennent s'ajouter à l'effondrement du prix des matières premières - le cours du café a chuté de plus de 50 %.
Les répercussions sont évidemment dramatiques : des milliers de licenciements d'ouvriers agricoles et des chutes de revenus très importantes dans les classes moyennes et chez les petits propriétaires terriens.
Dans l'ensemble de ces pays, 1 500 000 paysans seraient gravement touchés et 700 000 ont besoin d'une aide urgente pour lutter contre la malnutrition et la famine.
L'appel du Programme alimentaire mondial incite l'Europe et la France à faire acte de générosité.
Ces peuples ont besoin d'aide, y compris les plus pauvres d'entre eux qu'aucune crise ne pourrait appauvrir davantage.
Monsieur le ministre, comment appréhendez-vous cette situation et quelle réponse la France et l'Europe peuvent-elles y apporter ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie.
M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie. Monsieur le député, si les projecteurs sont en ce moment plus volontiers braqués sur l'Asie centrale, le peuple afghan n'a pas le monopole de la souffrance.
Les populations des pays que vous venez de citer connaissent en effet une situation de détresse aggravée par les effets de catastrophes naturelles et notamment par l'ouragan Mitch. Rappelons-nous que le Salvador a connu il y a quelques mois un nouveau tremblement de terre.
S'agissant du café, la situation est très difficile et elle affecte une part importante des producteurs - les plus petits sont ruinés et les plus gros sont incités à mettre au chômage de nombreux ouvriers et journaliers. Je n'oublie pas la sécheresse, d'une longueur exceptionnelle, qui a réduit de plus de 50 % les productions de maïs et de haricots rouges qui sont, dans ces régions rurales, la base de l'alimentation.
Le PAM, le Programme alimentaire mondial des Nations unies, estime, comme vous, à 800 000 le nombre des personnes menacées par la famine.
Dès le 10 septembre, la France, par l'intermédiaire du PAM, a apporté sa contribution sous forme de 5 000 tonnes d'aide alimentaire. Je rappelle que l'état d'exception a été prononcé pour le Honduras, le Salvador et le Nicaragua. La Banque interaméricaine de développement prévoit quant à elle des financements exceptionnels pour aider en particulier le Nicaragua et le Honduras, ceux-là mêmes des pays qui ont bénéficié de l'aide française.
Les dernières informations dont nous disposons témoignent d'une lente amélioration. Les paysans qui s'étaient rendus en ville pour attirer l'attention sur leur situation reviennent à la campagne et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture leur fournit les semences nécessaires.
Nos postes diplomatiques, très mobilisés, suivent de très près l'évolution de la situation. La France, si nécessaire, manifestera de nouveau sa solidarité. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)
M. le président. M. Yves Deniaud devait poser une question. Mais je ne le vois pas...

Données clés

Auteur : M. Jean-Jacques Filleul

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : coopération

Ministère répondant : coopération

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 18 octobre 2001

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