chômage
Question de :
M. Bruno Bourg-Broc
Marne (4e circonscription) - Rassemblement pour la République
Question posée en séance, et publiée le 1er novembre 2001
M. le président. La parole est à M. Bruno Bourg-Broc, pour le groupe du Rassemblement pour la République.
M. Bruno Bourg-Broc. Monsieur le président, ma question s'adresse à Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité.
Pour le cinquième mois consécutif, les chiffres du chômage sont, hélas ! en hausse. Plus de 9 % de la population active se retrouve à nouveau sans emploi. Au-delà de ce mauvais chiffre, tous les indicateurs sont au rouge : forte baisse de l'intérim, augmentation du nombre de licenciements économiques et des dépôts de bilan, recul des créations d'emplois.
Madame le ministre, ce n'est pas en augmentant et en prolongeant les emplois-jeunes, en multipliant les CES et les stages d'insertion, en contraignant plus encore les entreprises, déjà tant pénalisées par la mise en place des 35 heures, que vous résoudrez les problèmes liés à votre imprévoyance. Que nous proposez-vous, maintenant qu'ont été épuisés les fonds publics ? Quelles possibilités avons-nous pour relancer notre économie ? Qu'envisage le Gouvernement, si ce n'est de jouer avec les chiffres et de changer les méthodes de calcul ? Que dites-vous, madame la ministre, à ces hommes et à ces femmes en situation de chômage ? (Applaudissments sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité.
Mme Elisabeth Guigou, ministre de l'emploi et de la solidarité. Monsieur le député, c'est vrai, nous avons de nouveau connu en septembre une hausse du chômage. Et nous devons tous ici avoir une pensée pour les personnes qui, parce qu'elles n'avaient que des emplois précaires ou intérimaires, se sont retrouvées dans cette terrible situation.
Mais puisque vous avez surtout insisté sur les éléments négatifs - et il y en a - je veux relever aussi les éléments positifs. Le chômage de longue durée, et surtout de très longue durée, continue à baisser, le nombre de RMistes diminue tout comme la durée moyenne du chômage.
Il faut aussi avoir le sens des proportions. S'il nous faut évidemment déplorer ces quelques dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires depuis quelques mois, nous n'en devons pas moins les mettre en comparaison, me semble-t-il, avec le million de demandeurs d'emplois en moins depuis quatre ans. C'est le résultat des politiques que nous avons menées.
M. Lucien Degauchy. N'importe quoi !
Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. S'il est vrai que la croissance s'est redressée depuis quelques années, nous avons fait mieux que les autres pays européens. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) Il n'est qu'à regarder les chiffres : grâce aux politiques que nous avons menées, le chômage, depuis un an, a diminué en France davantage qu'en Angleterre, alors qu'il a même augmenté en Allemagne et aux Pays-Bas. (Mêmes mouvements sur les mêmes bancs. - Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
Grâce aux emplois-jeunes, aux contrats emploi-solidarité, aux emplois aidés, à l'aide à l'insertion économique, aux 35 heures, nous avons enrichi la croissance en emplois et, aujourd'hui, nous amortissons le choc du ralentissement économique observé depuis le début de l'année (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants) et que les événements du 11 septembre ont évidemment accentué.
M. Michel Herbillon. Ah bon ?
Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. Par ailleurs, je veux le faire observer à l'Assemblée nationale, les prédictions catastrophistes ne se sont pas réalisées.
M. Michel Herbillon. C'est encore pire !
Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. Plusieurs éléments nous permettent d'espérer une amélioration future de la situation : la production industrielle se tient bien, les immatriculations d'automobiles et plus généralement la consommation se maintiennent. La politique que nous menons y est évidemment pour quelque chose,...
M. Lucien Degauchy. Quelle inconscience !
Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. ... ne serait-ce que le doublement de la prime pour l'emploi, ou encore la mobilisation de toutes les ressources du service public en faveur des emplois aidés, sans naturellement, oublier le fait que nous avons su, au fond, ne pas perdre confiance.
M. Lucien Degauchy. Tripatouillage !
Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. Quant au mode de calcul de l'INSEE, je veux insister sur le fait qu'il relève de la seule responsabilité de cet institut dont l'indépendance est totale. Il n'y a eu aucune demande de notre part, car le Gouvernement ne cherche pas à masquer la réalité. (Protestations sur les bancs du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) Il fait face à la réalité et c'est cela qui compte. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. - Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. Lucien Degauchy. Magouillage !
Auteur : M. Bruno Bourg-Broc
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Emploi
Ministère interrogé : emploi et solidarité
Ministère répondant : emploi et solidarité
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 1er novembre 2001