Question de : M. Robert Honde
Alpes-de-Haute-Provence (2^e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert
Question posée en séance, et publiée le 1er novembre 2001

M. le président. La parole est à M. Robert Honde, pour le groupe Radical, Citoyen et Vert.
M. Robert Honde. Ma question s'adresse à M. le ministre de la recherche.
Mme Haigneré a atterri il y a une dizaine d'heures au Kazakhstan, en compagnie de ses deux coéquipiers russes, après un vol de dix jours dans l'espace. J'aimerais savoir quelles sont les expériences scientifiques qui ont été menées au cours de cette mission Andromède et quels effets on peut en attendre.
Pourquoi ce vol a-t-il été qualifié de « vol taxi » ?
Pouvez-vous, enfin, me dire, monsieur le ministre, si dans les prochains mois, un autre astronaute français aura l'opportunité de voler vers la station spatiale internationale ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Radical, Citoyen et Vert.)
M. le président. Voilà qui nous élève ! (Sourires.)
La parole est à M. le ministre de la recherche.
M. Roger-Gérard Schwartzenberg, ministre de la recherche. Monsieur le député, la capsule Soyouz a, en effet, atterri ce matin au Kazakhstan, à quatre heures cinquante-neuf exactement. J'ai eu, quelques instants plus tard, au téléphone Claudie Haigneré (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants) à qui j'ai adressé non seulement mes félicitations personnelles, mais aussi celles du Gouvernement et je crois pouvoir dire aussi celles des parlementaires. (Applaudissements sur divers bancs.)
Mme Haigneré, par son courage et sa compétence, donne une très belle image de la France. Je me réjouis que ce soit une femme et une scientifique qui soit le premier astronaute français à bord de la station spatiale internationale.
Le « vol taxi » dont vous parlez n'est qu'un aspect de la mission. L'expression « vol taxi » - même s'il s'agit en l'occurrence d'un vol russe - relève plutôt du vocabulaire des Américains qui entendent par là un vol consistant à amener un vaisseau de secours pour renouveler le vaisseau qui existe, mais ne peut être efficace que pendant six mois. Presque tous les vols sont donc des vols taxis. Mais celui-ci avait surtout un objectif scientifique : procéder à de nombreuses expériences afin de fournir des informations sur le système cardio-vasculaire et le fonctionnement du cerveau, et observer l'environnement, notamment la pollution au-dessus des grandes villes.
Le premier vol d'un astronaute français vers la station n'était prévu que pour 2005. Grâce à un accord signé avec le vice-premier ministre russe, M. Klebanov, il a pu avoir lieu dès 2001 et, au printemps 2002, grâce à l'accord de l'administrateur de la NASA, M. Goldin, un autre Français, Philippe Perrin, volera vers la station, mais cette fois à bord d'une navette spatiale américaine. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)