Question au Gouvernement n° 3273 :
exercice de la profession

11e Législature

Question de : M. Bruno Bourg-Broc
Marne (4e circonscription) - Rassemblement pour la République

Question posée en séance, et publiée le 30 janvier 2002

PROFESSIONS DE SANTÉ

M. le président. La parole est à M. Bruno Bourg-Broc pour le groupe RPR.
M. Bruno Bourg-Broc. Ma question s'adresse également à Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité.
Madame la ministre, le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas la réponse que vous venez de formuler qui va rassurer les médecins généralistes qui, aujourd'hui, maintiennent toujours massivement leur mouvement de grève. En réalité, vous n'avez pas su rétablir le dialogue avec eux.
M. Bernard Accoyer. C'est vrai.
M. Bruno Bourg-Broc. Vous n'avez pas su prendre la véritable mesure de la crise que traversent l'ensemble des professions de santé, car cette crise, notons-le, ne touche pas seulement les médecins. Vous n'avez pas su entendre le désarroi du corps médical, qui est pourtant largement compris et soutenu par les patients.
Le 10 mars prochain, tous les professionnels de santé seront à nouveau dans la rue. Aujourd'hui, c'est l'impasse, à cause de votre méthode.
Alors, ma question est claire : allez-vous persévérer dans l'autisme ? (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité.
Mme Elisabeth Guigou, ministre de l'emploi et de la solidarité. Concernant d'abord les médecins, monsieur le député, je crois que ce gouvernement a engagé depuis un an un travail qui n'avait jamais été accompli auparavant. (Exclamations sur de nombreux bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) En particulier, nous avons tourné le dos à la logique des ordonnances Juppé...
M. Philippe Briand. Il y a longtemps que vous n'en aviez pas parlé !
Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. ... puisque le Parlement vote en ce moment même une proposition de loi qui vise à supprimer les sanctions financières et à fonder les relations entre les médecins et l'assurance maladie sur un pacte de confiance associant les médecins à la maîtrise médicalisée des dépenses de santé et non sur des sanctions financières que, à juste titre, ils ont rejetés.
M. Philippe Briand. C'est pitoyable ! Et dire qu'il y a cinq ans que vous êtes là !
Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. Nous avons donc écouté les médecins, ce que, je crois, les gouvernements que vous avez soutenus n'ont pas su faire. (Protestations sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République.)
M. Philippe Briand. Incroyable !
Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. Le Grenelle de la santé ne s'est pas intéressé seulement aux médecins, mais à l'ensemble des professionnels libéraux. Vous verrez dans les prochains jours que nous allons traiter les problèmes soulevés par les infirmières, qui sont très réels. Ils résultent notamment du fait que, avant l'élection présidentielle de 1995,...
Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. Cela fait cinq ans que vous êtes là !
Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. ... le gouvernement en place à l'époque avait augmenté les frais de déplacement des médecins - peut-être fallait-il le faire -, sans augmenter parallèlement ceux des infirmières. Un écart s'est creusé que, je le crois, il faudra corriger.
Nous tâchons d'avancer et, croyez-moi, nous sommes à l'écoute des professionnels de santé. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe socialiste.)
M. Philippe Briand. Plus personne ne vous croit !

Données clés

Auteur : M. Bruno Bourg-Broc

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Professions de santé

Ministère interrogé : emploi et solidarité

Ministère répondant : emploi et solidarité

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 30 janvier 2002

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