Question de : M. Francis Delattre
Val-d'Oise (4^e circonscription) - Union pour la démocratie française-Alliance
Question posée en séance, et publiée le 7 février 2002

CONSTRUCTION DE LOGEMENTS SOCIAUX

M. le président. La parole est à M. Francis Delattre, pour le groupe UDF.
M. Francis Delattre. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie qui, la semaine dernière, en réponse à un collègue de la gauche plurielle, s'est permis de faire preuve, vis-à-vis de l'opposition, d'une agressivité pour le moins contestable. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste.) Nous avons bien compris, monsieur le ministre, qu'en nouveau converti à la cause électorale de M. Jospin vous en rajoutiez, mais ce n'était pas très courageux, car nous n'avions pas les moyens de vous répondre.
Puisque vous avez opposé de façon fort peu flatteuse le camp conservateur au camp en mouvement (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste), je voudrais vous parler du logement social. Il se trouve en effet que, pendant les quatre premières années du gouvernement Jospin, vous avez procédé à exactement deux fois moins de mises en chantier dans le logement social que les deux gouvernements précédents dits conservateurs. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance, du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) Je n'aurai pas la cruauté d'ajouter que, dans son programme législatif, M. Jospin avait promis 180 000 logements sociaux par an.
Ma question est simple. Pour les ménages modestes - ils votent d'ailleurs de plus en plus pour nous - qui sont à la recherche d'un logement social, est-il préférable d'avoir affaire à un gouvernement prétendu conservateur ou à un gouvernement socialiste ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance, du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
M. Laurent Fabius, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Monsieur le député, il est un point sur lequel je suis tout à fait d'accord avec vous, c'est lorsque vous opposez le camp conservateur au camp du mouvement ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Jean Auclair. Le mouvement en marche arrière !
M. Jean-Michel Ferrand. Vous les connaissez les quartiers difficiles, vous ?
M. Jean-Marie Demange. Fabius en deux chevaux !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Pour le reste, on peut toujours imaginer une séance de rattrapage, une semaine après, mais j'ai le sentiment d'avoir développé des arguments convaincants en réponse à la question qui m'était posée sur le bilan industriel du Gouvernement en matière publique.
Si j'ai bien compris, vous m'interrogez aujourd'hui sur le logement. Cela fait maintemant quatre ans que ce gouvernement mène une politique active dans ce domaine. Il est tout à fait exact qu'il y a eu des difficultés de mise en chantier en matière de logement social, mais les dernières orientations prises visent précisément à les réduire.
M. Maurice Leroy. Voilà une réponse comme on les aime !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Par ailleurs, vous devez savoir, monsieur Delattre, puisque vous vous occupez de ces problèmes, que des mesures sociales ont été prises afin de faciliter l'accès des familles modestes au logement locatif et à la propriété. De la même façon, vous devez aussi le savoir, nous avons pris des décisions pour alléger la taxe d'habitation qui pèse sur les famille à revenus modestes et pour qu'une personne qui retrouve un emploi ne soit pas pénalisée au titre de l'allocation logement. Bref, même s'il reste encore beaucoup à faire - je vous le concède -, j'ai le sentiment que nous avons beaucoup avancé ces années dans le domaine du logement, comme plus généralement en matière économique et sociale.
Cela dit, vous me semblez bien présomptueux lorsque vous dites que de plus en plus de foyers populaires vous font confiance. Vous risquez d'être démenti par les faits. Nous verrons cela bientôt ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Georges Tron. Vous vous trompez sur tout !