fonctionnement
Question de :
M. Stéphane Alaize
Ardèche (3e circonscription) - Socialiste
Question posée en séance, et publiée le 20 février 2002
RECRUTEMENT DANS L'ÉDUCATION NATIONALE
M. le président. La parole est à M. Stéphane Alaize, pour le groupe socialiste.
M. Stéphane Alaize. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale. Au cours de cette législature, le budget de l'éducation nationale est redevenu le premier de l'Etat, avec une augmentation des crédits de 14 %. Il a bien fallu faire face, en effet, aux suppressions massives de postes décidées par les précédents gouvernements Balladur et Juppé : 5 000 postes supprimés dans le primaire en quatre ans. (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.) Le gouvernement Jospin, lui, c'est 46 000 créations sur la même durée. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.) Ces moyens supplémentaires ont permis de réaliser de nombreuses réformes (Exclamations sur les bancs dugroupe du Rassemblement pour la République) : l'éducation prioritaire a été relancée, les emplois d'aides-éducateurs ont été pérennisés et leur formation mieux garanties,...
M. Claude Goasguen. Comment ?
M. Charles Cova. Alors pourquoi sont-ils en grève ?
M. Stéphane Alaize. ... celle des futurs enseignants a été rénovée afin de mieux prendre en compte la réalité des classes ; l'aide aux familles, la lutte contre l'échec scolaire sont redevenues une priorité.
Voilà qui est préférable à un discours qui accuse la jeunesse et lui refuse les moyens du savoir. C'est en tout cas un changement radical avec la législature précédente où la logique de réduction des effectifs était la règle. C'est aussi le pari sur l'éducation nationale et les enseignants pour bâtir une société plus juste... (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.)
M. le président. Mes chers collègues, ce qui était valable tout à l'heure pour M. Lellouche l'est tout autant pour M. Alaize. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. - Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.)
M. Stéphane Alaize. Peut-être, monsieur le président, ces cris entendent-ils dénoncer le nombre des créations de postes, ou l'inverse, mais il faudrait, dans ce cas, qu'on nous explique pourquoi on veut supprimer la dépense publique.
Il s'agit donc de bâtir, avec l'éducation nationale et les enseignants, une société plus juste avec des citoyens conscients de leurs responsabilités. Pour ce faire, l'école avait besoin de moyens. Cette législature les lui a accordés, même s'il reste du chemin à parcourir.
Monsieur le ministre, vous avez mis en oeuvre un plan pluriannuel de recrutement sur la période 2001-2002. Il porte sur plus de 30 000 postes. Pouvez-vous faire le point sur sa mise en oeuvre, chère à l'ensemble du monde éducatif, dont l'objectif premier est de donner aux enseignants les moyens d'être au service des élèves et de permettre à l'école de la République d'assurer l'égalité des chances partout ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.
M. Jack Lang, ministre de l'éducation nationale. Monsieur le député, la France est en effet l'un des rares pays d'Europe à avoir pris à bras-le-corps la question du recrutement des maîtres.
M. Jean-Marie Demange. C'est la comédie française !
Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. Pourquoi « française » ?
Un député du groupe du Rassemblement pour la République. C'est la commedia dell'arte ! (« Pourquoi dell'arte ? » sur les bancs du Rassemblement pour la République.)
M. le ministre de l'éducation nationale. Nous avons souhaité qu'il y ait une véritable dynamique de recrutement - vous l'avez rappelé à l'instant : un plan de création d'emplois, un plan de recrutement. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Votre question, bien sûr, ne peut pas intéresser les députés qui, lorsqu'ils étaient au pouvoir, ont constamment amputé les moyens de l'éducation nationale. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert. - Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) Vous serez heureux d'apprendre, vous, mesdames et messieurs de la majorité, que cette politique porte ses fruits. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Mais je réponds plus précisément à la question que vous m'avez posée : les concours ont lieu en ce moment même. Pour l'enseignement secondaire, on compte 5 000 candidats de plus, et 10 000 pour l'enseignement primaire, soit près de 20 % de candidats de plus.
La question est posée en effet, monsieur le député : souhaite-t-on maintenir cet élan ou accepte-t-on de le briser en laissant à nouveau les rênes du gouvernement à des femmes et à des hommes qui ont constamment maltaité l'éducation nationale ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert. - Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Je tiens à vous le dire, mesdames, messieurs les députés de la majorité, soyez fiers de l'oeuvre accomplie. (Mêmes mouvements.) Les Français le savent : c'est notre majorité, et elle seule, qui est en mesure de maintenir le cap, puisqu'elle a su redonner confiance et sérénité.
Il y a quelques jours, le candidat parrainé par le RPR nous invitait au respect des autres. Vous offrez en cet instant un bel exemple de respect, mesdames et messieurs de l'opposition ; c'est le visage de l'intolérance et du sectarisme ! ( Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert. - Vives protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Quant à nous (Sur les bancs de la droite de l'hémicycle des députés agitent la main en signe d'au revoir), nous continuerons notre combat pour l'action ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert. - « Mexandeau ! Mexandeau ! » et « Au revoir » sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Auteur : M. Stéphane Alaize
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement
Ministère interrogé : éducation nationale
Ministère répondant : éducation nationale
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 20 février 2002