Question au Gouvernement n° 527 :
Moyen-Orient

11e Législature

Question de : M. Georges Hage
Nord (16e circonscription) - Communiste

Question posée en séance, et publiée le 9 avril 1998

M. le président. La parole est à M. Georges Hage.
M. Georges Hage. Monsieur le ministre des affaires étrangères, la seconde guerre du Golfe n'a pas eu lieu. Il faut rendre à la diplomatie française ce qui appartient à la diplomatie française,...
M. Christian Jacob et M. Bernard Accoyer. A Chirac !
M. Georges Hage. ...je veux dire la qualité et la pertinence de son intervention, reconnues par nombre de pays du Moyen-Orient.
Aujourd'hui, en ce berceau de notre civilisation plurielle (Rires et exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française) livré à un jeu de pressions subtil, la mauvaise donne qui alerte en permanence Israël, la Palestine, le Liban et la Cisjordanie, est une donne de tous les dangers.
Depuis cinquante ans que l'Etat d'Israël existe, l'absence d'Etat palestinien entretient la tension. Alors que les Etats-Unis d'Amérique, enclins à tout régenter sur la planète, refusent ici de peser de tout leurs poids, comment la France entend-elle user de son crédit renouvelé pour faire progresser, dans cette région, la cause de la paix et du droit des peuples ? (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et sur quelques bancs du Rassemblement pour la République.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères.
M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères. Monsieur le député, au Proche-Orient, ce que l'on appelle le processus de paix, qui englobe non pas la question Israël-Syrie-Liban mais la seule question israélo-palestienne, est en effet malheureusement bloqué et nous le voyons s'asphyxier de semaine en semaine.
Je ne peux ici que répéter à quel point la France est engagée sur ce sujet. Même les jours sans déclaration, même les jours sans proposition particulière, même les jours sans initiative particulière, elle continue à y travailler et exerce des pressions à tous les niveaux. Nous parlons constamment au gouvernement israélien pour lui demander de tenir les engagements des accords d'Oslo et des autres accords. Nous parlons aux dirigeants palestiniens pour les aider à continuer à participer au dialogue en faisant en sorte qu'ils ne s'étouffent pas de leur côté, tout en les engageant à être inventifs et imaginatifs. Nous sommes en liaison avec les Etats-Unis, qui mènent une action de pression et de persuasion pour essayer d'obtenir une proposition de redéploiement, certes partiel, mais qui serait un petit pas après le blocage observé depuis maintenant de nombreux mois.
Enfin, au sein de l'Union européenne, nous nous sommes étroitement concertés. C'est en bonne harmonie avec nous que le ministre britannique des affaires étrangères, M. Cook, s'est récemment rendu en Israël ainsi que dans les territoires palestiniens pour exprimer à nouveau la position claire de l'Union européenne. Ce travail et ces pressions se poursuivent de façon constante. Je ne peux pas vous dire autre chose aujourd'hui, si ce n'est que nous ne baisserons pas les bras. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste.)

Données clés

Auteur : M. Georges Hage

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 9 avril 1998

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