hôpitaux
Question de :
Mme Nicole Catala
Paris (11e circonscription) - Rassemblement pour la République
L'avenir de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, dont la très grande qualité est reconnue bien au-delà de Paris intra muros, est menacé depuis plusieurs années. Un regroupement administratif a d'abord eu lieu, qui a réuni en un seul ensemble Cochin - Port-Royal - La Roche-Guyon - Saint-Vincent-de-Paul. La communauté médicale de ce dernier établissement a élaboré un projet tendant au maintien sur le site d'un pôle materno-infantile de haut niveau, en complémentarité avec les activités « adultes » de l'hôpital Cochin. Mais il est vite apparu que l'objectif de l'agence régionale d'hospitalisation et de la direction de l'AP-HP était en réalité de démanteler Saint-Vincent-de-Paul, en faisant éclater la pédiatrie entre plusieurs sites, en supprimant les urgences, en transférant la maternité en partie à Port-Royal et en partie à Bicêtre. Cette perspective a été énergiquement combattue non seulement par le corps médical et le personnel de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul mais aussi par les très nombreuses familles dont les enfants y ont été soignés. Un comité de sauvegarde a été créé, qui a recueilli plus de 18 000 signatures. Devant ces protestations et l'inquiétude exprimée par les élus de toutes sensibilités, l'AP-HP a décidé de constituer un groupe de travail, dont le rapport a été examiné le 3 décembre dernier. Ce rapport laisse deux options ouvertes : ou les bâtiments de Saint-Vincent-de-Paul font, d'ici 2007, l'objet des rénovations qui s'imposent et l'on maintient sur le site 200 lits de périnatologie, 145 lits de pédiatrie et 20 lits d'hospitalisation de jour ; ou des constructions nouvelles sont édifiées sur le site de Port-Royal-Baudelocque de manière à accueillir 140 lits de pédiatrie et 20 lits d'hospitalisation de jour ainsi que 234 lits de périnatalogie, dont 130 lits de maternité. Dans les deux hypothèses, la population parisienne est privée de mille possibilités d'accouchement par an (5 000 accouchements par an au lieu des 6 000 actuellement accueillis à Port-Royal et à Saint-Vincent). C'est une décision très préjudiciable aux jeunes femmes parisiennes, qui ont déjà souvent de grandes difficultés à trouver un hôpital qui les accueille et accouchent parfois dans de mauvaises conditions. Mme Nicole Catala demande à M. le ministre délégué à la santé si dans l'hypothèse où le site de Baudelocque-Port-Royal serait retenu, il peut lui donner l'assurance qu'aucune contrainte d'ordre urbanistique n'empêchera la construction de bâtiments d'une dimension suffisante et s'il peut l'assurer que l'AP-HP donnera à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul actuel les moyens humains et matériels nécessaires pour qu'il continue à fonctionner dans de bonnes conditions jusqu'en 2007, date du changement envisagé. Le conseil d'administration de l'AP-HP évoquera dans sa réunion du 19 décembre, le devenir de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul. Elle lui demande laquelle des deux options ci-dessus a sa préférence et quelles consignes il va donner afin que les activités de cet hôpital soient pleinement sauvegardées.
Auteur : Mme Nicole Catala
Type de question : Question orale
Rubrique : Établissements de santé
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : santé
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 17 décembre 2001