TGV Atlantique
Question de :
M. Pierre Brana
Gironde (5e circonscription) - Socialiste
M. Pierre Brana attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur l'important retard pris par l'Aquitaine en matière d'investissements, aussi bien dans le domaine routier que ferroviaire, et tout particulièrement s'agissant de la réalisation du TGV Sud-Europe-Atlantique. Ce retard devrait conduire à moyen terme à une congestion totale de ces grands axes de transport, analyse confortée par le Livre blanc sur la politique européenne des transports à l'horizon 2010, qui annonce la création d'un goulet d'étanglement à cette échéance dans les Pyrénées si rien n'est fait pour assurer sa perméabilité. Une politique des transports en faveur du transfert des voyageurs et de marchandises vers d'autres modes que la route s'impose donc. Depuis plusieurs années, l'ensemble des collectivités et des acteurs économiques du Sud-Ouest attendent avec une impatience grandissante la réalisation du TGV Sud-Europe-Atlantique Tours-Bordeaux-Dax-Hendaye, et en première urgence celle du tronçon Tours-Bordeaux. Sa réalisation permettrait de gagner non seulement cinquante minutes, mais aussi de libérer des sillons indispensables face à l'afflux toujours croissant du trafic marchandises sur cet axe transeuropéen reliant l'Europe du Nord et de l'Est à l'Espagne et au Portugal par la façade atlantique, alors que, du côté espagnol, la décision a été prise de démarrer une ligne nouvelle frontière franco-espagnole-Vitoria jusqu'à Madrid. Cette nouvelle ligne permettrait aussi d'anticiper la congestion prévisible du trafic marchandises sur l'axe nord-sud Atlantique en créant une alternative à l'axe rhodanien, en voie de saturation. Il rappelle à cet égard les atouts majeurs de la ligne à grande vitesse Sud-Europe Atlantique : le plus haut niveau de rentabilité socio-économique parmi les projets ferroviaires français actuels, alliés à une haute rentabilité de l'investissement pour les entreprises ferroviaires (RFF et SNCF), le fort engagement des collectivités dans le cadre du contrat de plan Etat-région - soit 1 240 MF pour la résorption du goulet d'étranglement ferroviaire de Bordeaux -, ainsi que la réaffirmation de la nécessaire programmation de la suppression du bouchon de Bayonne-Mousserolles. Enfin, la section train à grande vitesse Tours-Bordeaux, si elle était réalisée à brève échéance, contribuerait au désengorgement des liaisons aériennes entre les grands aéroports parisiens et celui de Bordeaux-Mérignac. En conséquence, il lui demande d'intensifier la politique de report modal inscrite dans les schémas de services collectifs de transport, de donner une capacité d'investissement suffisante à Réseau ferré de France afin de lancer au plus vite les études pour le TGV Tours-Bordeaux, pour une mise en service en 2010, et de prendre en compte une solution véritable jusqu'à Hendaye. Il le remercie de lui indiquer les intentions du Gouvernement en faveur de ces infrastructures vitales pour le sud-ouest de la France et indispensables à l'expansion des régions nord-ouest de l'Espagne et du Portugal, qui comptent énormement sur ce TGV Sud-Europe-Atlantique.
Auteur : M. Pierre Brana
Type de question : Question orale
Rubrique : Transports ferroviaires
Ministère interrogé : équipement et transports
Ministère répondant : équipement et transports
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 4 février 2002