fonctionnement
Question de :
M. Guy Hascoët
Nord (7e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert
M. Guy Hascoët a eu l'occasion de participer aux travaux des assises régionales de la santé, qui ont permis de faire le point sur les retards, les adaptations nécessaires, les priorités et l'ensemble des dispositifs de soins dans la région Nord - Pas-de-Calais. Les conclusions de ces débats ont mis en avant un certain nombre de caractéristiques alarmistes. Malgré une « normalisation » de la nature des emplois et la répartition entre les secteurs primaire, secondaire et tertiaire et un rattrapage réalisé en matière de formation des jeunes, la région garde une espérance de vie très inférieure à la moyenne (huit ans). L'état sanitaire de la population de Nord - Pas-de-Calais est inacceptable : 1/ région métropolitaine la moins pourvue dans toutes les professions de santé ; 2/ insuffisance de formation médicale due essentiellement aux mauvais taux d'encadrement ; 3/ déficit dans tous les domaines en matière de spécialistes ; dans le domaine de la psychiatrie, la région est 65 % en dessous du taux moyen de couverture nationale alors que le poids d'un certain nombre de handicaps comme l'alcool, la toxicomanie, le tabac, pour les jeunes, y est important ; ce lourd déficit en psychiatrie est un handicap majeur ; 4/ médiocrité des moyens consacrés à l'éducation, à la prévention et à la promotion de la santé permettant la limitation des risques. De fait, la structure hospitalière accuse un retard sur la moyenne française de 35 %. Les moyens sont nationaux et la région Nord - Pas-de-Calais, qui se caractérise par un niveau de revenu de la population le plus faible de toutes les régions métropolitaines, contribue à l'équilibre des comptes de l'assurance maladie plus qu'elle n'en retire de moyens (solde positif de l'ordre de 2 milliards de francs). Le déficit pour la région Nord - Pas-de-Calais en matière hospitalière pèse 5 milliards de francs par an. Il demande que cet effort de correction des inégalités pour nos hôpitaux soit accéléré, en même temps que des moyens complémentaires soient dégagés pour les autres domaines précités. La présidente du conseil régional avait eu l'occasion d'intervenir, à la faveur du débat sur le plan Juppé, pour que puisse être mis en place un plan de rattrapage. La proposition de rattrapage de 0,015 % chaque année avait été perçue comme une fin de non-recevoir. Plus localement, dans sa circonscription, il exprime sa vive inquiétude pour l'hôpital de Roubaix. En sept ans, cet outil, second employeur de la ville, dans un bassin où le chômage est, hélas, de 25 %, a perdu près de 350 postes. Cette restriction en cascade met aujourd'hui l'outil en péril. Des professeurs et des patrons de services remettent leur tablier, refusant d'assumer leurs responsabilités. Toutes les catégories de personnels l'alertent, au point que médecins, infirmiers, aides-soignants, nombre de personnes considèrent que plusieurs services fonctionnent en deçà des règles de sécurité. la ministre de l'emploi et de la solidarité est intervenu cette année pour qu'une hausse des crédits supérieure à 2 % intervienne pour le secteur hospitalier régional. Cependant, au-delà de cet effort, sa demande à M. le secrétaire d'Etat à la santé comprend deux volets. Il souhaite un contrat sur dix ans permettant de ramener dans la région l'ensemble de l'offre de soins dans la moyenne française et une garantie que le dossier de l'hôpital de Roubaix puisse être examiné, et de telle sorte qu'il bénéficie des moyens de son redressement afin de répondre pleinement aux critères de l'agence régionale de la santé dans quelques années.
Auteur : M. Guy Hascoët
Type de question : Question orale
Rubrique : Établissements de santé
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : santé
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 25 février 1998