équarrissage
Question de :
Mme Nathalie Kosciusko-Morizet
Essonne (4e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Mme Nathalie Kosciusko-Morizet appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le financement du service public de l'équarrissage et sur les charges qui pèsent sur les filières animales. Une taxe d'abattage, destinée à financer cette mission d'intérêt général visant à assurer l'enlèvement et la destruction des animaux morts dans les élevages, est en effet mise à la charge des abattoirs. Or une nouvelle hausse significative de cette taxe vient d'être annoncée le 1er juin 2006. Saisie par un professionnel de son département, elle se fait l'écho de l'inquiétude de toute une profession déjà sévèrement touchée par les crises successives auxquelles elle est confrontée. Il semblerait que cette augmentation soit liée, d'une part, à une mauvaise gestion du service public de l'équarrissage et, d'autre part, à une diminution de la contribution de l'État. Les filières de transformation des animaux soutiennent la volonté de l'État de protéger la santé et la sécurité des consommateurs. Cependant, les mesures prises à cet effet paraissent engendrer des coûts plus élevés que dans les autres pays européens, où l'État prend d'ailleurs en charge l'enlèvement des cadavres d'animaux. Les représentants de la profession estiment donc nécessaire de limiter la pression fiscale exercée en France sur les opérateurs de la filière animale. Aussi elle lui demande de bien vouloir lui préciser si des dispositions sont envisagées pour prendre en considération les préoccupations de ces professionnels, et si une éventuelle harmonisation à l'échelle communautaire en la matière est à l'étude. - Question transmise à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche.
Réponse publiée le 19 septembre 2006
Le service public de l'équarrissage (SPE), créé en 1996 pour répondre à une situation de crise sanitaire consécutive à l'émergence de l'encéphalite spongiforme bovine, a traversé depuis 2003 une longue période de réforme. À la suite de la publication de lignes directrices communautaires sur les aides d'État en 2004, le financement de ce service entre l'État, les filières viandes et les éleveurs a été réorganisé. La taxe d'abattage représente la contribution de la filière. Avec l'adoption de la loi sur le développement des territoires ruraux, le domaine d'intervention de ce service public a été ramené aux seuls cadavres d'animaux d'élevage et à ceux dont l'élimination relève de l'intérêt général. Cette réduction substantielle de son périmètre a permis la contractualisation directe entre les industries des viandes et les équarrisseurs. Elle s'est traduite, en moyenne, par une baisse de 25 % du coût des prestations d'élimination des déchets appliqué aux abattoirs. Enfin, la dernière phase de cette réforme vient d'aboutir avec la passation des marchés publics de l'équarrissage. Cette démarche, initiée en juin 2005, a conduit les services à traiter deux marchés nationaux, dont le second a nécessité plusieurs phases de négociation. Cet appel d'offres n'a pas permis de modifier substantiellement le paysage de l'équarrissage national qui se répartit toujours le territoire entre un nombre limité d'opérateurs nationaux, aucun partenaire européen ne s'étant manifesté. Cette situation se traduit par un prix global du service estimé à 154 MEUR pour 437 000 tonnes de cadavres traités annuellement, plus élevé que le coût actuel imposé par le régime de réquisition dont les augmentations restaient contenues depuis 2002, date de leur généralisation. Toutefois, il est important de rappeler que le marché est la norme dans le domaine de l'achat public, les réquisitions ne constituant pas une solution juridiquement acceptable au plan national comme communautaire. Cette charge sera financée par une participation de l'État en hausse de 36 % portant celle-ci à 60 MEUR, par la contribution des éleveurs de porcs et de volailles à hauteur de 4 MEUR et par le produit de la taxe d'abattage, en hausse de 25 %, pour porter sa recette à 90 MEUR. Le SPE est ainsi financé de façon équilibrée. Par ailleurs, et comme prévu et annoncé au cours des débats du printemps dernier, l'office de l'élevage est gestionnaire et organisme payeur du service public de l'équarrissage depuis le 17 juillet 2006, date du début d'exécution des marchés. La gestion de ce marché public à l'office de l'élevage doit permettre de disposer de la transparence nécessaire pour préparer l'avenir. Ainsi, l'office de l'élevage sera-t-il le lieu privilégié du débat qui doit s'instaurer entre les secteurs de l'élevage, de l'abattage et de l'équarrissage afin que l'organisation de ce service s'améliore et qu'éventuellement une alternative à celui-ci, aussi fiable sur un plan sanitaire, puisse être conçue et, le cas échéant, proposée au Parlement.
Auteur : Mme Nathalie Kosciusko-Morizet
Type de question : Question écrite
Rubrique : Agroalimentaire
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : agriculture et pêche
Dates :
Question publiée le 18 juillet 2006
Réponse publiée le 19 septembre 2006