médecine
Question de :
Mme Nathalie Kosciusko-Morizet
Essonne (4e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Mme Nathalie Kosciusko-Morizet appelle l'attention de M. le ministre délégué à l'enseignement supérieur et à la recherche sur les dernières avancées technologiques concernant les polymères capables de se déformer. Des ingénieurs viennent en effet de breveter un système consistant à appliquer une tension électrique au sein du polymère afin qu'il change de forme, reproduisant ainsi l'élongation et la même force d'un muscle. Des prototypes ont été développés sur des polymères électriques et ioniques sur lesquels sont déposées des électrodes. Les premiers résultats d'évaluation de ces nouveaux dispositifs attestent de performances encourageantes à la fois en termes de temps de réaction et de force générée. Concrètement, l'utilisation d'un muscle artificiel améliorerait la légèreté et la maniabilité des prothèses et des systèmes de rééducation pour les patients. Aussi, elle lui demande de bien vouloir lui préciser les éventuels projets à l'étude en la matière et dans quels délais cette innovation trouverait application en pratique.
Réponse publiée le 6 février 2007
L'émergence récente de nouveaux polymères conducteurs de l'électricité ouvre de nouveaux domaines d'application associant conduction, souplesse et facilité de mise en oeuvre. Parmi ces domaines, « l'électrochromisme », c'est-à-dire le changement de couleur d'un réseau de polymères, semble très prometteur avec la possibilité d'écrans souples (télévision, écran d'ordinateur ou téléphone portable). De même, les « actionneurs », réseaux de polymères capables de se déformer sous l'action d'un champ électrique, sont pressentis pour être utilisés en microrobotique, ou encore comme précurseurs de muscles artificiels. En France, le laboratoire de physico-chimie des polymères et des interfaces (LPPI), dirigé par Claude Chevrot de l'université de Cergy-Pontoise, tient une place honorable au sein de la communauté internationale. Si la réalisation de dispositifs électrochromes se fait en collaboration avec la société Saint-Gobain, celle des actionneurs est soutenue en 2006 par un contrat avec la délégation générale à l'armement, l'Office national d'études et de recherches aérospatiales (ONERA) et l'Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon. Actuellement, aucun industriel ne semble avoir été contacté. Quant aux muscles artificiels, le projet n'est pas suffisamment avancé pour envisager, à court ou moyen terme, une évaluation clinique.
Auteur : Mme Nathalie Kosciusko-Morizet
Type de question : Question écrite
Rubrique : Recherche
Ministère interrogé : enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : enseignement supérieur et recherche
Dates :
Question publiée le 22 août 2006
Réponse publiée le 6 février 2007